Marocgate : premier feu vert à la levée d’immunité pour deux eurodéputés
La commission des Affaires juridiques du Parlement européen a voté, mardi à l’unanimité, pour la levée de l’immunité pour deux eurodéputés socialistes dans le cadre de l’affaire de corruption éclaboussant l’institution continentale et dans laquelle le Maroc est notamment impliqué, rapporte l’APS se basant sur les déclarations de la rapportrice, Manon Aubry.
Les élus concernés sont le Belge Marc Tarabella et l’Italien Andrea Cozzolino, dont la justice belge a demandé, début janvier, la levée des immunités parlementaires.
Ce premier feu vert devra être confirmé jeudi par un vote en session plénière, à partir de 10h GMT, selon une porte-parole du Parlement.
«La justice avance. Malheureusement, le Parlement n’est pas aussi efficace pour adopter les réformes contre la corruption», a tweeté l’eurodéputée française Manon Aubry (LFI-NUPES), autrice des rapports en faveur de la levée d’immunité des deux élus.
Dans cette retentissante affaire de corruption qui ébranle le Parlement européen, quatre personnes ont été écrouées : l’ex-eurodéputé socialiste italien Pier Antonio Panzeri, l’élue socialiste grecque Eva Kaili, le compagnon de cette dernière, l’assistant parlementaire italien Francesco Giorgi, ainsi que l’Italien Niccolo Figa-Talamanca, responsable d’ONG. Ils ont été inculpés d’«appartenance à une organisation criminelle», «blanchiment d’argent» et «corruption».
Francesco Giorgi aurait expliqué aux juges que l’eurodéputé Andrea Cozzolino était impliqué dans cette affaire et a eu des contacts avec l’ambassadeur du Maroc à Varsovie, Abderrahim Atmoun, grâce à Panzeri, qui était le président de la commission Maghreb et qui avait ensuite passé le relais à Cozzolino.
Acculé, Andrea Cozzolino vient de démissionner de la commission parlementaire spéciale sur le programme Pegasus (logiciel espion utilisé notamment par le Maroc) et de la commission parlementaire mixte Maroc-Union européenne.
Dans la foulée des évènements, l’eurodéputé italien a demandé à la commission du développement régional du Parlement européen de retirer une série de ses amendements, dont deux concernaient le Maroc. Comme indiqué par le site ilfattoquotidiano et l’agence de presse italienne Ansa, il y en avait treize au total.
Cozzolino a été suspendu le 16 décembre du registre des membres et électeurs du Parti démocrate ainsi que de tous les postes au sein du parti après que son nom eut figuré dans l’enquête du procureur belge.
Au total, les enquêteurs belges ont mis la main sur 1,5 million d’euros en liquide, saisis aux domiciles de Panzeri et Kaili, ainsi que dans une valise transportée par le père de celle-ci.
R. I.
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