Un journaliste belge : «Ce que j’ai vu en Algérie est de plus en plus rare !»
Par Houari A. – Un journaliste belge a séjourné en Algérie récemment. Il a témoigné de la générosité et de l’hospitalité des Algériens dans un entretien à un média de son pays et tordu le bras aux idées reçues sur ce pays que les Occidentaux ne connaissent que sous le prisme déformant des journaux français dont l’horloge est calée sur les années 1990.
«J’ai découvert l’Algérie, le plus grand pays du continent africain. L’Algérie, c’est une variété de décors, de cultures, de populations, une histoire réellement exceptionnelle», a témoigné François Mazure. «Pourtant, c’est un pays où le tourisme est encore assez discret, alors que pendant les années 1980, le tourisme était vraiment développé», a-t-il rappelé. «Vous allez voir que c’est un avantage pour les amoureux de voyage comme moi, parce que cela rend celui-ci d’autant plus authentique. Je me suis rendu à Alger, je me suis rendu à Ghardaïa, aux portes du Sahara, et ensuite à Timimoun, en plein cœur du désert, une autre oasis qui se trouve là-bas, j’ai passé une petite semaine, j’en ai pris plein les yeux», a-t-il dit.
Notre confrère explique que l’image de la décennie noire demeure. «Cette espèce de terrorisme qui était latent, ça fait encore peur mais ce que j’ai ressenti, parce que je disais autour de moi que j’allais me rendre en Algérie, c’était surtout une espèce de mystère et une vraie curiosité», a expliqué le journaliste. «Les gens, a-t-il poursuivi, veulent savoir ce qu’il se passe là-bas parce qu’effectivement on entend de moins en moins des gens qui reviennent en tant que touristes d’Algérie. Donc, il y a un fantasme autour de ce pays qui a été très longtemps une colonie française.» «C’est à la fois une crainte en partie justifiée parce qu’il y a eu toute cette période compliquée et, aujourd’hui, on le ressent quand on voyage là-bas : il y a beaucoup de contrôle et de services de sécurité qui sont présents mais, surtout, une vraie curiosité parce que c’est un pays qui soulève fantasmes, et qui sont justifiés», a affirmé François Mazure.
«Je pense qu’il y a une réelle volonté du nouveau ministre du Tourisme de développer le secteur du tourisme», a ajouté le journaliste, qui s’est dit persuadé qu’«on n’aura jamais un tourisme comme c’est le cas en ce moment en Tunisie, le tourisme de masse, ou encore comme le développe le Maroc ou l’Egypte ; on est vraiment dans le désir de développer un tourisme authentique, un tourisme pour des personnes qui sont initiées, qui aiment le voyage.» «Il y a aussi une volonté politique de conserver l’histoire, de conserver certains sites, il y a beaucoup de sites qui sont inscrits au patrimoine de l’Unesco», a souligné l’hôte de l’Algérie.
Le journaliste a fait part de son amour pour le Grand Sahara algérien, «véritable fantasme», a-t-il insisté. «C’était aussi un rêve d’enfant, cela m’évoque les Touareg, les Berbères et les caravansérails. Une envie profonde en moi pour me rendre là-bas. C’était absolument merveilleux. On a d’abord commencé aux portes du désert, à Ghardaïa, perle du désert. C’est une ville qui se trouve dans une oasis. Il y a un superbe marché, au centre de la ville. Et dans toutes ses petites ruelles, on pouvait rencontrer pleins de gens. Et ce qui est fantastique lorsqu’on voyage là-bas, dans des villes comme Ghardaïa, on n’est pas vu comme un dollar ambulant, il n’y a pas ce réflexe de se dire : voilà un touriste, je vais lui vendre tout et n’importe quoi. On est considéré simplement comme un visiteur et jamais alpagué. On circulait de manière naturelle», a-t-il témoigné, rejoignant ainsi ce qu’avait affirmé le photographe français Yann-Arthus Bertrand avant lui.
«C’était une expérience hors du commun», a assuré le journaliste qui est «allé plus profond dans le Sahara». «Six heures de route pour se retrouver à Timimoun, au cœur du désert, toute rouge, espèce de terre battue et c’est une ville qui est irriguée par un système hydraulique très ancien. Il faut savoir que, dans cette ville, il y a deux centimètres d’eau qui tombent annuellement, dix-huit millimètres pour être précis. Et pourtant, il y a des villes qui existent, il y a des palmeraies irriguées par le fougara qui ramène de l’eau depuis des kilomètres des nappes phréatiques. C’est une ville magique et authentique», s’est-il enchanté.
Le journaliste belge s’est dit «émerveillé» par la capitale Alger, où il a passé un «moment totalement magique», et ses habitants «charmants». «Et je vais vous parler de l’hospitalité des Algériens !» s’est exclamé, en soulignant que c’est ce qui l’a «le plus marqué». «On n’est pas vu comme des dollars ambulants. Sincèrement, on est accueilli partout comme si on était un membre de la famille», a-t-il observé, en donnant l’exemple de ce geste qui l’a touché dans un restaurant populaire algérois où il a découvert, une fois à la caisse, que son plat lui avait été offert par un anonyme. «Nous n’avons pas l’habitude de tout cela», a-t-il fait remarquer.
Le touriste charmé raconte cette autre anecdote où un groupe d’amis l’invite à fêter avec lui un anniversaire et s’est vu offrir des cadeaux dans un magasin de souvenirs. «C’est vous dire qu’il y avait vraiment ce rapport désintéressé, et cela m’a sincèrement touché parce qu’il me semble que c’est de plus en plus rare», a attesté François Mazure.
H. A.
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