L’Algérie fait expulser les Israéliens du Sommet de l’Union africaine en Ethiopie
Par Kamel M. – Un haut diplomate israélien a été expulsé du Sommet de l’Union africaine ce samedi, rapporte i24 News. «Le personnel de sécurité de la conférence aurait approché les membres de la délégation israélienne et leur aurait demandé de quitter la salle», indique le média franco-israélien. La délégation était composée de Sharon Barley, directrice-adjointe pour l’Afrique au ministère israélien des Affaires étrangères, ainsi que d’autres participants, précise i24, qui ajoute que l’expulsion a eu lieu lors de la cérémonie d’ouverture de l’événement. «Un haut responsable du ministère des Affaires étrangères a déclaré que les membres de la délégation avaient appris que l’Algérie et l’Afrique du Sud étaient à l’origine de cette décision», indiquent les médias israéliens qui ont illustré leurs articles par la photo du Premier ministre Aymène Benabderrahmane, représentant le président Tebboune à cette rencontre.
La décision de l’Union africaine de suspendre le statut d’observateur d’Israël avait été perçue, en son temps, comme une grande victoire de l’Algérie qui avait exprimé à maintes reprises son opposition au choix de Moussa Faki dont la présidence de la Commission de l’Union africaine a été vivement critiquée, surtout par l’Algérie et l’Afrique du Sud, qui avaient rappelé qu’elle allait à l’encontre des déclarations de l’organisation panafricaine, fondée sur la défense des peuples opprimés qui ne connaissent que trop bien la dévastation et la déshumanisation qui caractérisent le colonialisme sioniste et les systèmes connexes de discrimination raciale institutionnalisée.
«Comment donner une place de choix à Israël, alors que cet Etat criminel ne devrait jamais être récompensé pour ses violations et pour le régime d’apartheid qu’il impose au peuple palestinien ?» interrogeait-on à Addis-Abeba où l’annihilation de la manœuvre israélo-marocaine allait faire échouer le Sommet africain et le retrait de la plupart des Etats membres de l’Union africaine. «Ce qui vient de se produire est une victoire partielle dictée par la conjoncture particulière que traverse l’Union africaine, et la victoire finale sera acquise avec le refus définitif de l’intégration d’Israël en tant qu’observateur ou le maintien de la suspension jusqu’à ce que ce pays mette fin à l’occupation illégale des territoires palestiniens et au régime ségrégationniste», expliquaient à notre site des sources proches du dossier.
Dans une interview à France 24 et RFI, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, avait expliqué que «nous n’avons pas pris l’initiative d’accorder un quelconque statut d’observateur à quiconque». «Il y a une double faute, avait-il dit, celle d’avoir accordé le statut d’observateur sans aucune consultation avec les Etats membres, dont l’Algérie. Si la décision a pour effet inévitable de diviser l’organisation sur laquelle vous avez le devoir de veiller, cela signifie que la décision est mauvaise et qu’il ne faut pas la prendre. En l’occurrence, si les consultations préalables avaient eu lieu, sans doute n’aurait-on pas pris une telle décision. La seconde faute, c’est d’avoir constaté que les Etats membres sont divisés sur cette question et de la laisser se gangréner, ce qui est très mauvais pour l’organisation. Donc, indépendamment de qui a fait quoi au profit de qui ou de quoi, le fait est que la décision en question est une décision qui met en péril la solidarité qui doit exister entre les pays membres de l’organisation.»
Pour rappel, le Sommet de l’Union africaine a suspendu la décision prise par Moussa Faki d’octroyer le statut d’observateur à Israël et a mis en place un comité composé de sept chefs d’Etat, dont le président algérien. La décision a été adoptée par consensus. Le comité comprend les présidents Macky Sall (Sénégal), en sa qualité de président en exercice de l’Union africaine, Abdelmadjid Tebboune, Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud), Paul Kagame (Rwanda), Félix Tshisekedi (RDC), Muhamadu Bouhari (Nigéria) et Paul Biya (Cameroun).
K. M.
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