Le chef de la diplomatie chinoise reçu par le président italien Mattarella
De Rome, Mourad Rouighi – La mission de Wang Yi, le chef de la diplomatie chinoise entamée hier à Rome, a été abondamment commentée par les milieux diplomatiques de la Ville éternelle. Au programme, un aparté avec son homologue le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani. Puis le moment fort de cette étape, une entrevue avec le président de la République, Sergio Mattarella, qui l’a reçu au Palais du Quirinal.
Wang Yi, réputé un proche parmi les proches du président chinois, Xi Jinping, a tout d’abord invité le président de la République italienne à se rendre à Pékin et a émis le vœu que Rome puisse totalement relancer les échanges à tous les niveaux avec la Chine. L’un des points de la mission chinoise étant le renouvellement de l’accord de la route de la soie entre les deux pays.
Rome et Pékin ont également parlé de paix en Ukraine.
Selon des sources informées, lors de cette rencontre, Sergio Mattarella a invité la Chine à user de son influence sur la Russie pour parvenir à la paix et mettre fin à la guerre en Ukraine. «J’espère que cela mettra une réelle pression sur la Russie car Pékin a une grande influence sur Moscou», a par la suite commenté le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani.
En effet, le gouvernement de Giorgia Meloni et le président de la République, Sergio Mattarella, poussent la Chine à faire pression sur la Russie et à la convaincre d’entamer une négociation de paix avec l’Ukraine.
Le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, est en tournée en Europe au moment où l’armée russe prépare une grande offensive, tandis que les Ukrainiens se disent à court de munitions.
L’idée de l’Italie, nous disent les experts, est que c’est le moment le plus approprié pour tenter une action diplomatique qui évite ce qui a été envisagé par Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, à savoir une guerre d’usure qui dure des années.
L’objectif italien est de plus en plus clair, qui sous-tend de prendre ses distances avec l’OTAN et les Etats-Unis, avec une opération que l’Allemagne d’Olaf Scholz promeut aussi, à savoir associer Pékin dans l’ébauche d’une solution négociée, avec comme objectif la résolution de la crise. Mattarella a expliqué à Wang Yi que la Chine devrait se faire le porte-voix d’une action sans relâche pour la paix en Ukraine.
Car en ultime ressort, a déclaré Mattarella à l’envoyé de Pékin, la guerre en Ukraine est un facteur dévastateur, déstabilisant non seulement pour le continent européen mais qui finit par impacter toute l’économie mondiale.
Enfin, l’émissaire chinois, au terme de son séjour romain, s’est abstenu de tout commentaire.
M. R.
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