Ce poste qui attendrait à Paris le déjà ex-ambassadeur de France en Algérie
Par Houari A. – L’ambassadeur de France à Alger, qui vient d’être admis à la retraite, briguerait le poste de président de l’Institut du monde arabe (IMA) et en aurait fait part aux autorités de son pays, selon La Lettre A, un média français qui se définit comme un journal «d’enquête qui s’intéresse au fonctionnement des pouvoirs politique, économique et médiatique en France». François Gouyette serait au coude-à-coude avec l’ancien ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian pour la succession de l’inamovible Jack Lang, à la tête de l’institution depuis dix ans.
Le diplomate arabophone, connu pour sa parfaite maîtrise de la langue arabe et son amour pour la musique andalouse, s’il venait à être nommé à rue des Fossés Saint-Bernard, dans le Ve arrondissement de Paris, va-t-il démarocaniser cette institution culturelle à laquelle l’actuel président a conféré une coloration politique prononcée, en faisant de l’IMA une caisse de résonnance au profit du régime monarchique de Rabat ? D’aucuns auront alerté sur cette dérive de Jack Lang, connu pour son attrait pour Marrakech et ses loisirs libertins.
Pour marquer le 30e anniversaire de l’IMA, Jack Lang avait fait la part belle au Maroc, en indiquant que tout au long des semaines qui allaient suivre différents événements allaient être organisés en relation avec ce pays. Et quand, une année plus tard, une chanteuse sahraouie allait se produire à l’IMA, le sujet Lang l’annulera tout bonnement sur instruction du Makhzen.
Algeriepatriotique s’interrogeait en 2016 déjà sur l’apport de l’Algérie au financement de cette institution dont les activités sont quasi entièrement dédiées au Maroc depuis que Jack Lang a été nommé à sa tête. L’Institut est lui-même financé par les Etats arabes dont l’Algérie, qui se retrouve, de ce fait, dans la position de bailleur de fonds de la propagande sur la «marocanité» du Sahara Occidental, ce qui est contraire aux efforts de notre pays visant à la décolonisation de ce territoire occupé.
A travers la maison d’édition française Le Bonhomme de chemin, spécialisée dans les livres pour enfants, le Makhzen bénéficie pratiquement du financement offert par l’Institut du monde arabe (IMA) pour diffuser sa propagande visant à légitimer l’occupation coloniale du Sahara Occidental, comme le montrent nombre d’ouvrages publiés par cette maison d’édition sur le Maroc. Les textes et les cartes des livres consacrés au royaume édités par cette maison d’édition, avec l’aide de l’IMA, incluent le territoire du Sahara Occidental dans le Maroc comme s’il lui appartenait.
Dans le même temps, une source informée indiquait à notre site que l’Institut du monde arabe avait refusé de programmer dans ses différentes manifestations un film sur le héros de la Guerre de libération nationale Mostefa Ben Boulaïd. «Il y a comme une censure qui ne dit pas son nom au sujet du film Mostefa Ben Boulaïd en France», avait affirmé cette source. «L’Institut du monde arabe refuse de le programmer dans ses différentes manifestations», avait expliqué notre source qui soulignait que les salles de cinéma refusaient de le projeter également. «A quoi cela sert-il de donner une autorisation écrite pour qu’un film soit diffusé et donner des consignes verbales pour le boycotter ?» s’était-elle interrogée, en qualifiant ce double-jeu de «summum de la lâcheté».
François Gouyette à la tête de l’IMA changera-t-il cet état de fait pour une plus juste répartition des activités, en mettant fin à la mainmise du Makhzen ?
H. A.
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