Marocgate : le Parlement européen va se constituer partie civile
Le Parlement européen, éclaboussé depuis le mois de décembre dernier par le scandale de corruption dans lequel le Maroc est notamment embourbé, va se constituer partie civile, rapporte l’APS selon les informations du quotidien belge Le Soir.
«Le processus est en cours, le Parlement européen a l’intention et a engagé les étapes internes relevantes à cette fin», a écrit le journal citant le service de presse de l’institution continentale. Aucune échéance n’a cependant été précisée pour ce dépôt de plainte, pas plus que le nom de l’avocat qui représentera le Parlement.
Parallèlement à cette procédure judiciaire, le Parlement a suspendu les immunités des eurodéputés Marc Tarabella et Andrea Cozzolino afin qu’ils puissent être entendus par la justice.
Le premier a été placé sous mandat d’arrêt le 11 février et la justice belge a prolongé, vendredi, d’un mois sa détention préventive, le second est assigné à résidence en Italie en attendant un éventuel transfert vers la Belgique.
Dès le mois de décembre, c’est l’immunité de l’ancienne vice-présidente du Parlement européen, Eva Kaili, qui avait été levée. Sa détention préventive a été prolongée vendredi pour deux mois.
Au début du mois de février, les présidents des différents groupes politiques du Parlement ont adopté une première série de mesures afin, espèrent-ils, d’insuffler davantage de rigueur et de transparence dans les couloirs de l’institution : obligation, pour tous les représentants d’intérêts de s’inscrire au registre de transparence s’ils participent à des travaux parlementaires, interdiction des groupes d’amitié avec les pays tiers et suppression des badges d’accès pour les anciens parlementaires.
Par ailleurs, tous les députés mais aussi leurs assistants ainsi que les membres du personnel impliqués dans le travail législatif devront déclarer leurs rencontres avec des représentants d’intérêts, y compris les représentants diplomatiques de pays tiers.
Selon les derniers aveux de l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri, des sommes d’argent d’un total d’au moins 180 000 euros, en plus de cadeaux et de voyages, ont été offerts par le régime du Makhzen pour soudoyer des eurodéputés en échange d’un soutien électoral au Parlement européen.
R. I.
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