L’étau se resserre autour du journaliste-espion franco-marocain Rachid M’barki
De Paris, Mrizek Sahraoui – Le Parlement français a finalement pris la décision de diligenter une enquête parlementaire (il vaut mieux tard que jamais) sur la scabreuse affaire de désinformation qui a éclaté au sein de la rédaction de BFMTV, avec comme principal accusé le journaliste franco-marocain Rachid M’barki. C’est la commission d’enquête parlementaire relative aux ingérences étrangères de l’Assemblée nationale qui est en charge de cette enquête.
Elle vient de convoquer, pour le 23 mars prochain, pour une audition sous serment, le directeur de la chaîne d’information en continu BFMTV, Marc-Olivier Fogiel. Rachid M’barki, le journaliste franco-marocain incriminé dans ce scandale aux relents d’un roman d’espionnage et qui s’est révélé être une taupe travaillant pour le Maroc, en tout cas selon les conclusions de l’enquête du consortium Forbidden Stories, sera, lui, entendu également sous serment un peu plus tard.
Cette enquête parlementaire vise à lever le voile sur cette vaste affaire de désinformation aux ramifications internationales, mais se fixe aussi l’objectif visant à déterminer si des élus, des responsables politiques, publics, des dirigeants d’entreprises stratégiques et d’autres journalistes ne sont pas sous influence et à la solde de groupes d’intérêts étrangers.
Pour rappel, BFMTV a déjà déposé une plainte contre Rachid M’barki qui a été licencié le 21 février dernier, après des investigations internes qui ont conduit à l’identification de plusieurs séquences diffusées dans le journal de la nuit, journal ayant été présenté par Rachid M’barki sans que sa hiérarchie eût avalisé les contenus dont un certain nombre étaient directement liés aux intérêts du Maroc et, bien sûr, au détriment du Sahara Occidental.
Avec une fortune estimée à 8,5 milliards de dollars lui permettant de figurer dans le top 10 des chefs d’Etat les plus riches dans le monde (5e rang), tandis que les Marocains croulent sous les insupportables difficultés du quotidien, Sa Majesté le roi a les coudées franches pour soudoyer des journalistes et des députés européens, des hommes politiques, des hommes d’affaires, tout un inframonde interlope où se côtoient des délinquants en costume croisé, les papes du show-biz, les barons de la drogue et les fichés du grand banditisme.
En attendant, demeure la question de savoir si cette enquête parlementaire française sur Rachid M’barki ne subira pas le même sort que celui réservé à celle du Parlement européen qui va, on le voit bien, clopin-clopant depuis son éclatement. En effet, les diplomates et les agents des services marocains accusés de corruption au sein du Parlement européen ne sont toujours pas inquiétés, même si l’accès à l’institution européenne leur est désormais interdit.
M. S.
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