Révoltes en France : les récurrentes et écœurantes rafles du régime de Macron
Une contribution de Khider Mesloub – Le régime de Macron peut arrêter préventivement, à chaque manifestation, puissamment des milliers de protestataires, mais il ne peut jamais arrêter la manifestation de la puissance de la justice sociale portée par des millions de travailleurs en lutte contre son inique réforme des retraites. Il peut encore moins arrêter la révolte de leurs progénitures, les lycéens dont certains ont été arrêtés dans l’enceinte même de l’établissement scolaire, menottés, puis mis en garde à vue. Ils sont convoqués devant la justice. Ils comparaîtront devant le tribunal au mois de juin. Seront-ils condamnés ? Embastillés ? Pour faire passer sa réforme des retraites, Macron va-t-il devoir interpeller et embastiller tout le peuple actuellement insurgé contre sa politique antisociale ?
On peut emprisonner les hommes révoltés, mais on ne peut arrêter la révolte des hommes
Le peuple français, à la vie brisée par la paupérisation infligée par les mesures d’austérité imposées par le gouvernement Macron, subit déjà un régime diététique carcéral. Des conditions d’existence spartiates. Aussi sa large frange rebelle et frondeuse ne craint-elle pas d’aller alimenter par ses révoltes nourricières les prisons de Macron. On peut, certes, emprisonner les hommes révoltés, mais on ne peut arrêter la révolte des hommes.
Aussitôt ces arrestations abusives opérées, elles ont soulevé un tollé de protestations. Notamment parmi les parents et les professeurs. D’emblée, un collectif de parents, d’enseignants et de lycéens vient d’interpeller les ministres de l’Education et de l’Intérieur pour les sommer de mettre un terme à la violence qui s’exerce à coups d’interpellations et de gardes à vue abusives sur de jeunes militants en lutte contre la réforme des retraites. De même, aux cris «Pas de mineurs en garde à vue !» des dizaines de lycéens se sont rassemblés devant quelques commissariats pour dénoncer les interpellations arbitraires de jeunes étudiants mineurs, qui n’ont fait qu’exprimer leur colère et leur indignation contre la réforme des retraites. Manifester leur engagement politique pendant une lutte. Leur solidarité avec les travailleurs attaqués par des mesures antisociales imposées par le gouvernement Macron.
Selon le quotidien Libération, «plus le lycée est modeste, plus les brutalités sont grandes». On connaissait la justice de classe, on découvre la répression de classe. Comme le rapporte toujours Libération : «Devant les lycées, la police interpelle les élèves, lance du gaz lacrymogène en pleine figure, assène des coups de pied, manie la matraque, menace, profère régulièrement des insultes à caractères raciste, discriminatoire, dispense brimades et humiliations.» Comme de vulgaires voyous, les lycéens «raflés» sont déférés au commissariat pour être mis en garde à vue. Leurs empreintes digitales et leur ADN sont collectés. Leurs téléphones sont fouillés. Et ces jeunes sont désormais, probablement, fichés S.
Ironie de l’histoire, en France les jeunes Français qui s’enrôlent dans l’armée ukrainienne, qui plus est appartenant à une puissance étrangère, pour aller tuer du Russe, autrement dit faire la guerre, sont félicités et auréolés de gloire, invités sur les plateaux télé pour narrer leurs exploits bellicistes, tandis que les jeunes qui luttent pour des causes justes et nobles sont arrêtés comme des terroristes, mis en garde à vue, déférés devant la justice.
Le gouvernement Macron rafle les acquis sociaux de son peuple
On se souvient que, lors du massif mouvement des Gilets jaunes, le jeudi 6 décembre 2018, à Mantes la Jolie, comme par hasard dans une ville populaire, à forte population d’origine immigrée, les policiers s’étaient livrés à une humiliante arrestation. Auraient-ils agi de la même manière dans une ville bourgeoise ?
En effet, les policiers, avec une perversité jouissive ostensiblement exhibée sur une vidéo filmée (1) par un des membres du bataillon, avaient raflé puis parqué plus de 150 jeunes lycéens dans un terrain isolé des regards pour se livrer à des châtiments contre ces jeunes adolescents. Ces forces de l’ordre avaient fait subir à ces jeunes adolescents un traitement dégradant en les maintenant quatre heures durant agenouillés, les mains liées ou derrière la tête, certains immobilisés contre un mur. Ces méthodes cruelles rappellent les sinistres périodes des funestes époques nazie et coloniale, notamment en Algérie.
Le pouvoir de Macron avait ainsi, dès son intronisation, impulsé cette politique de blindage de son système absolutiste par un déchaînement de violences policières jamais perpétrées depuis le régime de Vichy, sinistre époque où la violence et les rafles étaient devenues le mode de gouvernance normatif de la France nazifiée.
Le gouvernement Macron, en voulant rafler l’ensemble des acquis sociaux pour financer ses guerres et engins de morts, arroser ses amis les financiers, veut-il ramener sa population à cette épouvantable époque vichyssoise marquée par la disette et la guerre totale généralisée ?
Pour rappel, le bilan de plusieurs mois de répressions policières contre les Gilets jaunes aura été effrayant. Des milliers d’arrestations, des milliers de blessés, souvent gravement mutilés, notamment par des tirs de flash-ball. Plusieurs morts.
Ainsi va la France de Macron : l’Etat des riches rafle ignominieusement les acquis sociaux du peuple, sa police rafle les jeunes pour avoir glorieusement résisté.
K. M.
1- https://www.youtube.com/watch?v=TnOwLMdYBDs
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