Sit-in pro-Algérie interdit Place de la République : les organisateurs répondent au régime français
Le Collectif unitaire franco-algérien dénonce l’interdiction du rassemblement qui était prévu à la Place de la République, à Paris, ce 19 mars, contre les traîtres et pour une Algérie «unie, indivisible, souveraine et progressiste».
Nous publions le communiqué intégral de cette association qui qualifie le motif officiel évoqué par le régime français d’«irrecevable».
«Nous venons d’être frappés par un arrêté (num. 2023-00247) préfectoral d’interdiction d’un rassemblement en soutien à l’Algérie et au peuple algérien, dimanche 19 mars 2023 sur la Place de la République, à Paris, que nous avions pourtant déclaré le 14 mars 2023, auprès de la préfecture de police. Nous sommes donc exposés à 6 mois de prison et à 7 500 euros d’amende dans le cas où nous contreviendrions à cet arrêté d’interdiction, qui a tout à fait l’air d’un ordre politique.
D’une part, nous avons relevé, et ce n’est pas une surprise, que c’est encore une fois la liberté d’expression et les libertés publiques qui sont attaquées, à l’image des charges menées par le pouvoir contre le peuple en France. D’autre part, nous relevons que cette censure est sélective, puisque tous les citoyens peuvent exprimer leur solidarité avec les peuples du monde, sauf les Franco-Algériens opposés à la guerre, qui se retrouvent bâillonnés au pays des droits de l’Homme !
Sur le fond, on s’étonne que cet arrêté d’interdiction puisse inclure l’expression régime à destination du peuple algérien et, par la même occasion, nous ne pouvons que nous interroger sérieusement sur la transcription de ce slogan néocolonial dans une décision de l’administration française. Il n’a d’ailleurs échappé à personne que ce slogan régime est d’usage courant dans les cercles politiques de diabolisation des peuples visés par les guerres.
Quel est l’intérêt pour une administration française de qualifier le peuple algérien de régime ?
Dans cette décision administrative, on apprend aussi que des groupes qui paraissent être triés sur le volet, eux, seraient autorisés à organiser un rassemblement contre le peuple algérien, sur la Place de la République le 19 mars 2023, aux mêmes horaires. On ne peut que s’en étonner !
Nous concernant, le motif officiel évoqué à cette interdiction qu’est le risque de troubles graves à l’ordre public n’est pas recevable car nous ne faisons pas partie des groupes islamistes ou berbéristes, classés terroristes en Algérie, qui, eux, manifestent pourtant librement en France. C’est grâce à la bénédiction justement d’un régime qui agrège beaucoup de chaos sociaux et politique dans le pays ! Nous ne sommes pas non plus Abou Obeida Youssef al-Annabi, le chef des groupes terroristes d’Aqmi, inscrit sur la liste noire des terroristes internationaux par les Etats-Unis, et qui appelle à la guerre contre le peuple algérien à partir de la chaîne publique France 24.
https://www.france24.com/fr/afrique/20230306-le-chef-d-aqmi-abou-obeida-youssef-al-annabi-r%C3%A9pond-%C3%A0-17-questions
Enfin, nous ne faisons pas partie de ces groupes chaotiques téléguidés, qui, sous le voile de la liberté d’expression, ont empêché des citoyens algériens, par la violence et la haine, d’accéder aux bureaux de vote pour accomplir leur devoir démocratique durant les différentes consultations électorales, notamment à la dernière élection présidentielle.
Comme nous l’avons déjà indiqué dans nos différentes communications publiques, nous refusons les ingérences politiques en Algérie, sous quelque forme que ce soit, et nous dénonçons les campagnes médiatico-politiques diffusées en France, ancienne puissance coloniale, qui rappellent malheureusement l’horreur de la guerre coloniale.
Nous n’organiserons pas de stands sur la Place de la République, ce dimanche 19 mars 2023, pour fêter le cessez-le feu de 1962, puisque les tenants de la nouvelle guerre d’Algérie en ont décidé autrement. Ce qui ne nous empêche pas d’appeler à leur faire barrage.
Algérie unie, indivisible, souveraine, progressiste.»
Comment (29)