Scandaleux !
Par Mrizek Sahraoui – La préfecture de police de Paris a donné une suite défavorable à la demande du Collectif unitaire franco-algérien d’organiser une manifestation statique à la Place de la République à Paris. Cette décision surprend, interpelle et, surtout, édifie. Décryptons cette affaire avec rigueur et objectivité, comme à l’accoutumée, mais aussi sans parti pris, même s’il est difficile de rester indifférent, insensible aux attaques visant l’Algérie.
Dans sa réponse, dont nous détenons une copie, aux organisateurs qui ont déposé la demande dans les règles, en respectant les délais, tout en présentant toutes les garanties nécessaires à l’organisation d’un tel événement, la préfecture de police de Paris a invoqué le risque de troubles graves à l’ordre public, et en raison, y est-il précisé, de la présence d’autres rassemblements, ceux-là autorisés pour information, avec des revendications antagonistes.
Plusieurs interrogations s’imposent. Notamment pourquoi la préfecture de police de Paris interdit un rassemblement Place de la République à Paris et accorde l’autorisation à plusieurs autres collectifs à ce au même endroit de la capitale ? En vertu de quelle loi, sur quel principe, au regard de quel argument la préfecture a-t-elle fondé sa décision d’interdire un rassemblement qui se voudra pacifique, ne visant qu’à exprimer une opinion dans le respect des lois de la République française, et en vertu d’un droit garanti par ces mêmes lois de la République, celui de manifester ?
Dans sa réponse, la préfecture de police de Paris insinue clairement que la manifestation qu’a prévu d’organiser le Collectif unitaire franco-algérien, elle seule pourra dégénérer et causer des troubles qui, plus est, graves à l’ordre public. L’argument de la présence d’autres collectifs ne tient pas la route, dans la mesure où, en France, tout le monde a droit au principe d’égalité devant la loi.
Par ailleurs, et pour mettre en évidence le scandaleux et non moins inadmissible deux poids deux mesures de la préfecture de police de Paris, cette dernière s’est arrogé le droit d’utiliser des formules relevant sinon d’une insulte grave à l’égard d’un pays souverain, à tout le moins inapproprié. Il n’a jamais été question, l’on n’a jamais entendu parler de marches, de manifestations, de rassemblements contre le régime français. Bien que les rues de France fussent, soient, et seront toujours, le théâtre de tels événements, parfois d’une extrême violence. Comme c’est, pour l’heure, le cas.
Pourquoi est-ce possible pour les uns et interdit pour les autres ? Réponse : un flagrant parti pris d’une institution républicaine ! A vrai dire, cette interdiction d’un événement pacifique n’est rien d’autre qu’une opération de la manœuvre globale dont la finalité est d’imposer un agenda à l’Algérie, dans un contexte international défavorable à certains pays à la suite de la recomposition de l’ordre mondial qui est en train de s’opérer sous nos yeux.
Dont la France bien évidemment.
M. S.
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