Le Burkina Faso arrête une chaîne connue pour sa haine envers l’Algérie
Par Kamel M. – L’arroseur arrosé est un adage qui s’applique à la France dont la chaîne de propagande France 24 a été interdite au Burkina Faso. Cette même France qui a censuré les médias russes Sputnik et Russia Today. Auparavant, la France accueillait sur son territoire le réfugié iranien joueur d’échecs qui avait quitté son pays pour s’être vu interdit d’affronter un Israélien dans une compétition internationale. Une fois ses valises posées à Paris, le même Iranien s’est vu intimer l’ordre, par le régime de Macron, de ne pas croiser le fer avec un joueur russe.
France 24 est un outil de propagande dangereux qui vient de confirmer la collusion du pouvoir français avec les groupes islamistes armés qu’il a implantés au Sahel et au Moyen-Orient. Une interview éhontée avec le chef terroriste du groupe sanguinaire Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a été perçue par les observateurs comme un pied de nez aux pays d’Afrique subsaharienne qui ont bouté l’armée française hors de leurs frontières. Durant les années 1990 en Algérie, lorsque les hordes sauvages massacraient, égorgeaient, étêtaient et faisaient exploser des voitures piégées, occasionnant plusieurs dizaines de milliers de victimes, France 24 et son alter ego qatari Al-Jazeera se faisaient les avocats des criminels auxquels ces deux chaînes n’ont jamais donné leur vrai qualificatif – terroristes –, les nommant tantôt «combattants», tantôt «insurgés», tantôt «opposants».
La France perd du terrain en Afrique et se tourne vers l’Algérie auprès de laquelle elle espère pouvoir reconquérir son ancienne «chasse gardée». Et, bien qu’aucun geste d’apaisement n’ait été fait par Paris, les autorités algériennes ont décidé de tourner la page du dernier affront des Français qui ont exfiltré l’agent de la DGSE Amira Bouraoui, qui a pu gagner Paris grâce à une opération montée par les services de Bernard Emié. Dans son échange téléphonique avec son homologue algérien, le pensionnaire de l’Elysée s’est contenté d’évoquer des «incompréhensions» qui devront être évitées à l’avenir. Le grand retard mis avant la réaction de Macron indique clairement la grande gêne dans laquelle le Président au pouvoir, fragilisé par une crise sociale qui n’a d’égale que les événements de Mai 1968 qui ont fait tomber la IVe République, dénote la difficulté à trouver un argumentaire qui décrispât l’atmosphère tendue entre les deux pays. Les conseillers de Macron ont donc opté pour cette formule bateau, passe-partout – «incompréhensions» – qui a, toutefois, le mérite de démontrer que la France n’est pas près de reconnaître ses erreurs, passées comme présentes.
La décision des autorités du Burkina Faso vise moins à réduire au silence un média hostile – il demeure accessible via Internet – qu’à signifier aux autorités françaises que l’ère du paternalisme néocolonial est révolue et que l’Afrique se tourne résolument vers les partenaires autrement plus respectueux des Africains que sont la Chine et la Russie qui viendront apporter, pour de vrai, le développement économique et la sécurité.
K. M.
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