Six autres pays candidats à l’adhésion aux BRICS aux côtés de l’Algérie
Par Kamel M. – Les responsables russes et chinois n’ont de cesse d’applaudir la candidature de l’Algérie aux BRICS, une organisation conduite par le binôme Chine-Russie pour mettre fin au déséquilibre mondial actuel. Six pays sont également candidats. C’est ce qu’a affirmé la ministre sud-africaine des Affaires étrangères à propos de l’expansion des BRICS. «L’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, l’Egypte, l’Algérie, l’Argentine, le Mexique et le Nigéria sont candidats à l’adhésion», a-t-elle fait savoir. Pour Naledi Pandor, le monde multipolaire s’affirme de semaine en semaine alors que la domination des Etats-Unis et de l’Europe poursuit son déclin.
La naissance et l’élargissement des BRICS sont, en effet, appelés à mettre fin à l’hégémonie occidentale née de la chute du Mur de Berlin, suite aux concessions faites par l’ancien président russe Mikhaïl Gorbatchev. Une démarche qui avait conduit à la chute de l’ex-Union soviétique et à une décadence voulue de cette puissance mondiale réduite à néant avec l’avènement au pouvoir de l’excentrique Boris Eltsine. Trois décennies après cet épisode sombre dans l’histoire de la grande Russie, le monde est en train de changer dans le sens d’un retour à un système équilibré qui sera marqué par une nouvelle Guerre froide.
L’opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine a été le catalyseur d’un grand changement qui a cours depuis une année. Les Etats-Unis ont perdu leur influence factice depuis que les Etats qui leur étaient inféodés ont compris que la politique étrangère américaine est bâtie sur du bluff et que les Américains seraient incapables d’intervenir en cas de guerre. Première conséquence de ce constat, le rétablissement des relations diplomatiques qu’on croyait impossible entre l’Arabie Saoudite et l’Iran. Non seulement les tentatives de renverser le régime des Mollahs par la subversion et la propagande ont lamentablement échoué, mais elles ont, au contraire, mis fin à la dichotomie entre ces deux puissances régionales dont le rapprochement accélérera la fin de la guerre tragique qui se déroule au Yémen et atténuera la crise interminable au Liban.
L’Algérie, qui a joué un rôle prépondérant dans la réconciliation entre les factions palestiniennes et réussi à inscrire la question palestinienne comme point prioritaire lors du Sommet de la Ligue arabe qui s’est tenu à Alger en novembre dernier, verra ses efforts se solder par le retour de la Syrie au sein de l’organisation panarabe à l’occasion du prochain Sommet arabe prévu à Riyad, en mai prochain. Un rendez-vous qui confirmera la justesse de la position immuable de l’Algérie dans le conflit syrien, malgré les pressions indirectes, voire, parfois, les menaces à peine voilées.
Ces changements dans les relations internationales sont ponctués par une crise de régime en Occident – en France, en Grande-Bretagne et en Allemagne, notamment, où les émeutes et les grèves se multiplient conséquemment à des disparités et des injustices longtemps supportées par des populations qui sombrent dans la misère pendant qu’une minorité accapare les richesses de ces pays. Ils sont également accompagnés par l’inauguration, en avril prochain, d’une gigantesque centrale nucléaire turque construite par les Russes et le lancement d’un méga-complexe pétrolier par le géant saoudien Aramco en Chine.
Enfin, des observateurs avisés prédisent l’éclatement de l’ONU qui «ne survivra pas à la guerre en Ukraine». Une organisation qui n’a servi, depuis sa création, qu’à légitimer les agressions armées commises par trois des cinq membres permanents du Conseil de sécurité – les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France – à travers le monde, semant le chaos et la désolation en Afghanistan, en Afrique subsaharienne, en Somalie, en Syrie, en Libye et ailleurs.
Il va de soi que la question de l’adhésion de l’Algérie aux BRICS sera abordée par les présidents algérien et russe lors de la visite d’Etat qu’Abdelmadjid Tebboune effectuera à Moscou ce mois de mai.
K. M.
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