L’ultime manifestation ou la fin de la démocratie bourgeoise
Une contribution de Saadeddine Kouidri – La manifestation en France contre la réforme de Macron est une des illustrations de la lutte contre l’exploitation de l’Homme, qui a cours depuis l’éternité. De nos jours, les grandes manifestations apparaissent comme la fin du règne de la démocratie du capitalisme occidental. Si en Algérie le mouvement citoyen du 22 février 2019 surnommé «Hirak» a eu raison du 5e mandat de Bouteflika, ceux de France, d’Israël, d’Amérique… semblent signer la fin de la démocratie bourgeoise.
En France, par exemple, les riches ne veulent pas céder un centime de leurs milliards de dollars acquis sur le dos des peuples et les Français dans leur majorité ne veulent pas se faire voler davantage leur temps de liberté.
Comme on leur a volé leur Révolution de 1789
Des scribes avaient attribué cette Révolution aux bourgeois, certainement pour venger leurs maîtres des esclaves, valets, paysans et ouvriers. Ce vol du millénaire a tordu le cou à l’évolution de l’humanité. S’il n’a pas été perçu comme tel, c’est parce que les révolutions ont toutes, à ce jour, échoué tout en laissant des acquis à l’humanité que les bourgeoisies ont nationalisés, comme ils ont nationalisé l’histoire. Quelle honte de prêter le flanc à l’ennemi dans ce cas ! C’est comme assassiner une deuxième fois les martyrs de la terre natale.
Nous savons aujourd’hui que les génocides, les guerres… ont comme raison la démocratie bourgeoise, qui se caractérise par sa prétention d’imposer à l’autre, y compris par la force, en l’assassinant pour «son bien» !
Depuis la fin du Mur de Berlin, les Occidentaux n’ont plus d’alternative à la politique du pouvoir et les Etats-uniens ont profité pour les aveugler encore plus, en les piégeant en Ukraine pour les soumettre davantage.
Sans une alternative au pouvoir de la bourgeoisie, c’est l’extrême-droite qui risque de prendre la mise si jamais il y a la moindre division ou faiblesse des syndicats.
Nous ne percevons toujours pas avec quoi nous cheminerons demain. La démocratie de la majorité n’est toujours que sur papier et n’a point vu le jour, à croire, avec le temps, qu’elle est utopique.
Une évidence à mettre en exergue : la démocratie bourgeoise n’est au pouvoir que parce qu’elle détient la richesse, alors que des milliers d’années avant, les Egyptiens, par exemple, détenaient le pouvoir grâce à l’observation de la nature et particulièrement celle du ciel. Les plus ambitieux utilisent leur astronomie en sorcellerie pour faire croire qu’ils détiennent leur savoir des cieux et font croire au peuple qu’ils sont des dieux. Le dieu est né au bord du Nil en révélant aux riverains les cycles du grand fleuve.
Dans l’idéologie allemande, Marx écrit : «La division du travail ne devient effectivement division du travail qu’à partir du moment où s’opère une division du travail matériel et intellectuel.»
Les deux sont corrélées. La première conditionne la deuxième, et c’est cette dernière qui gouverne en retour les activités de la première. Le pouvoir est toujours, comme on le sait, aux mains des gouvernants et de ses représentants. Il s’est émancipé avec le temps de l’évolution naturelle grâce au mouvement des sociétés, aux scientifiques et non aux riches, qui, dans beaucoup de cas, étaient plutôt un frein.
Le fait d’attribuer les révolutions nationales à la classe bourgeoise et non à la lutte des peuples détourne non seulement la vérité du lien qui existe, entre les exploitants d’hier et ceux d’aujourd’hui, il en rajoute en transformant le résultat de leur crime, en un facteur d’émancipation, il absout les criminels, comme ceux de la colonisation de leurs forfaits, tout le temps et partout. Le procès de Nuremberg est l’exception qui confirme la règle. Même cette exception n’avait pas apparemment l’unanimité puisque les nations de certains juges viennent en aide à Israël et ses nazis, dans le massacre des Palestiniens depuis presque un siècle.
Le monde capitaliste où les richesses côtoient la famine ne peut être qualifié de civilisé. Le monde où on génocide des tribus pour accaparer leurs richesses ne peut être qualifié de cela. Il ne peut, non plus, être qualifié de barbare. On peut le qualifier juste de capitalisme. Le monde qu’il domine est condamné à se défaire et se mettre en civilisation pour ne pas périr. Si tous les pays des BRICS qui devraient condamner la programmation de l’obsolescence des produits adhèrent avec Poutine et Xi Jinping à la construction d’un monde multipolaire, ils consolideront des chemins qui les sortiront, chacun à sa façon, pour aller ensemble vers la civilisation où l’Homme, armé de sciences et de technologies avancées, aura de quoi être libre tout le temps. Ce n’est pas pour rien que le Prophète des musulmans a dit que ses héritiers sont les hommes de sciences et pour montrer qu’il ne parlait pas spécifiquement des futurs théologiens, il disait qu’il fallait chercher le savoir jusqu’en Chine.
Si hier les Pharaons utilisaient les hiéroglyphes pour maintenir leur savoir secret, avec lequel ils se sont élevés au rang de la divinité, aujourd’hui, les riches utilisent les sciences de l’information et de la communication pour influencer leurs sujets, leurs obligés, leurs valets, et toute la population. Ils monopolisent pour cela tout le flux d’images sur les écrans. Selon un récent sondage français, l’information est trop orientée et pas assez impartiale, et c’est le fake news qui est le mieux dispatché. Une vérité que l’Occident ne peut plus cacher.
L’opinion états-unienne juge que le récent sommet pour la démocratie de Joe Biden est un échec. Ajoutez encore une synapse et vous vous apercevrez que la démocratie à l’américaine, à la française, à l’israélienne le sont toutes. La réponse des forces de l’ordre aux manifestants dans ces pays est à l’identique. Elle illustre cet échec. Elle est plus brutale que celle des «Printemps arabes» et n’a aucune commune mesure avec le hirak où dominait une apparente silmya (paix), avec une violence latente à cause de la présence de Rachad et du MAK.
S. K.
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