La France sous Macron : capitale européenne du chaos et de la répression
De Paris, Mrizek Sahraoui – Et pour être tout à fait complet, il faut alors ajouter : des luttes sociales et du combat pour ne pas mourir au travail. Un constat qui s’est encore vérifié à l’occasion de la onzième journée de manifestation de ce jeudi 6 mars. Un défilé émaillé de violences de part et d’autre des barricades, médiatiquement traité de la même manière que les précédents – images de violences urbaines et policières tournant en boucle –, et qui a drainé des centaines de milliers de marcheurs comme au premier jour farouchement et toujours opposés au projet du président Macron.
Tel est le fabuleux bilan après près de six années de règne d’Emmanuel Macron, un président haï, insulté, caricaturé de façon infamante et qui, avec ce qui se passe dans le pays, court le risque de finir son mandat avec la plus grande des humiliations : remettre à son départ, en 2027, les clés de l’Elysée entre les mains de l’extrême droite. Une extrême droite qui n’en finit pas d’engranger de précieux points politiques bien nécessaires à la victoire finale.
Alors que la France est dans la rue, au moment où les Français attendent d’être entendus par un Exécutif qualifié d’autiste, tandis que le pays est en quasi état de guerre, Emmanuel Macron, comme au plus fort de la contestation du mouvement des Gilets jaunes, s’en va tranquillement à l’étranger, laissant son pays en totale fragmentation.
Et, d’ailleurs, à ce propos, Emmanuel Macron est parti en Chine les bras ballants, avec une forte probabilité, s’accordent à présumer nombre d’observateurs, de revenir bredouille (la presse parle avant même le terme de la visite d’un «coup d’épée dans l’eau»), sans, toutefois et malgré tout, déroger à la règle. Sa règle qu’il a érigée en un principe de fonctionnement à valeur de quasi force de loi : se discerner le satisfecit que l’on dit similaire à celui qu’il s’était attribué pendant la crise sanitaire alors que beaucoup pointaient à ce moment-là une gestion chaotique de la pandémie.
Un modus operandi général, qui comprend également la façon dont est traitée la contestation sociale et la réponse apportée à la revendication syndicale, se traduisant par l’usage disproportionné de la force par la police. Une riposte décriée par plusieurs institutions internationales, parmi elles le Conseil européen des droits de l’Homme, Amnesty International, la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), et même la Maison-Blanche qui a soutenu «le droit de manifester pacifiquement», déplorant «un usage excessif de la force» contre les manifestants opposés au projet de réforme des retraites.
Le tout sous l’œil atteint de cécité des médias français, globalement accusés de relayer les éléments de langage de l’Exécutif, de travailler à saper la contestation. La diffusion en boucle d’images de violences de façon systématique, qui sont bien réelles, mais alors que sur l’ensemble des cortèges l’ambiance est plutôt festive, les manifestants battant le pavé pacifiquement, ce traitement de la contestation vise à dissuader les Français à venir en nombre occuper la rue. C’est en tout cas la conclusion que tirent les opposants à la réforme des retraites qui dénoncent un scandaleux parti pris médiatique.
Le déjeuner en toute discrétion à l’Elysée entre Emmanuel Macron et une dizaine d’éditorialistes politiques, le 17 janvier dernier, c’est-à-dire tout juste deux jours avant la première grande manifestation organisée par l’Intersyndicale, a été perçu comme preuve supplémentaire des liens troubles entre le pouvoir politique et la presse, et de la mise sous tutelle des médias. Lesquels appartiennent quasi totalement à une poignée d’oligarques mais, paradoxalement, financés par l’argent public – 372 millions d’euros d’aides attribués dans le cadre du PLF 2023.
Emmanuel Macron contrôle tout, sauf une chose : sa propre personne, l’accable-t-on.
M. S.
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