Cette guerre parallèle que mène Biden menace notre sécurité alimentaire
Par Houari A. – La guerre de domination que mènent les Etats-Unis au reste du monde n’utilise pas toujours les armes «conventionnelles» et les coups d’Etat fomentés à partir des bureaux capitonnés de la CIA à Washington. Celle qu’ils conduisent depuis des années en parallèle est autrement plus dévastatrice, et les experts et les militants altermondialistes commencent à s’en inquiéter sérieusement. Cette arme à laquelle Washington a recours est la production à grande échelle d’organismes génétiquement modifiés (OGM) depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine.
«Les Etats-Unis incitent à la production d’OGM dans d’autres pays sous prétexte de la crise mondiale d’approvisionnement», indiquent des sources proches du dossier, qui affirment que l’administration Biden «provoque elle-même la crise d’approvisionnement pour affaiblir les principaux pays producteurs de blé». «Dans le contexte actuel, il faut surveiller les actions des Etats-Unis qui bloquent les livraisons de blé et des engrais russes malgré le deal céréalier conclu par l’intermédiaire de la Turquie», met-on en garde. «Les tentatives des Etats-Unis de changer les standards de production agricole sont pointés du doigt car elles permettent l’intensification de l’exportation des produits génétiquement modifiés américains au détriment des producteurs locaux qui feront faillite les uns après les autres, créant ainsi une grave crise mondiale», alertent les experts.
Selon Cairn Info, les cultures transgéniques «ont la part belle» aux Etats-Unis, occupant la moitié de la superficie mondiale consacrée aux OGM. Les Echos souligne, de son côté, que les organismes génétiquement modifiés «ont cannibalisé pratiquement toutes les autres formes de cultures aux Etats-Unis» et que ceux-ci représentent désormais 90% des surfaces plantées. «A eux seuls, les Etats-Unis concentrent près de la moitié de la production mondiale, ils en tirent un gros avantage à l’exportation», note le journal économique français.
Greenpeace a énuméré plusieurs dangers de cette production. «Ce qui peut apparaître comme un progrès présente en réalité de nombreux risques, et les semenciers et les industriels de l’agrochimie font pression pour que certains OGM, produits par des nouvelles techniques de modification génétique échappent à la réglementation en vigueur.» L’organisation non gouvernementale internationale de protection de l’environnement cite notamment les menaces sur l’environnement induites par une contamination incontrôlable, sur les équilibres économiques et sociaux, en ce sens que les industriels des OGM «voudraient nous faire croire que ces organismes modifiés sont la solution à la faim dans le monde», alors que les chiffres «prouvent le contraire», explique l’ONG qui note que les OGM «n’augmentent pas significativement les rendements agricoles» et que, «pire, leur utilisation, avec celle des pesticides associés, augmentent les coûts de production des agriculteurs», développe Greenpeace, selon laquelle «ces derniers sont les premières victimes de ce cycle économique infernal et nombre d’entre eux se retrouvent ainsi au pied du mur».
«Les OGM posent un problème éthique fondamental : le choix de quelques-uns met en péril la liberté du plus grand nombre», poursuit l’ONG créée en 1971. «La culture des OGM empêche toute autre forme d’agriculture», explique-t-elle, tout en mettant en exergue les menaces sur la santé humaine. «Il n’y a aucun consensus scientifique permettant de dire qu’ils [les OGM] sont sans danger», conclut Greenpeace.
H. A.
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