L’ANP et les dangers
Par Abderrahmane Mebtoul – Contrairement à certaines supputions malsaines, la stratégie de l’ANP à travers sa modernisation est l’acquisition du savoir scientifique et technologique et son adaptation aux nouvelles menaces afin de préserver l’unité de la nation, par la défense du territoire, tout en adoptant une position neutre vis-à-vis des conflits et en privilégiant la coopération internationale. C’est dans ce cadre que le chef d’état-major de l’ANP, le général d’armée Saïd Chengriha, a mis en exergue la valorisation du savoir à travers l’innovation technologique lors de la présidence de la 16e session du Conseil d’orientation de l’Ecole supérieure de guerre le 25 avril dernier, en soulignant que les guerres modernes que connaît le monde d’aujourd’hui sont totalement différentes des guerres précédentes.
En effet, nous assistons à des guerres qui évoluent à une vitesse effrénée, faisant de celui qui ne peut en suivre le rythme ou s’y adapter sur les plans raisonnement, planification et virtuosité combative une proie facile. Aussi la modernisation de l’ANP est une exigence de sécurité nationale, son budget devant entrer dans le cadre d’une loi de programmation sur cinq années, y compris pour la Gendarmerie et la Sûreté nationales, comme je l’avais recommandé au moment fort du terrorisme qui frappait l’Algérie, en 1997 déjà.
Par ailleurs, dans deux contributions, l’une parue en décembre 2011 à l’Institut français des relations internationales (IFRI), intitulée «L’Afrique du Nord face aux enjeux géostratégiques», et dans les colonnes du quotidien américain American Herald Tribune, en octobre 2018, sous le titre «L’Algérie face aux enjeux géostratégiques», j’avais mis particulièrement en relief le rôle stratégique de l’Algérie comme facteur de stabilisation des espaces méditerranéens et africains, au moment où, pour la région sahélienne, nous avons assisté à des mutations de la géopolitique après l’effondrement du régime libyen, faisant que des centaines de milliers d’armes, dont 15 000 missiles sol-air, qui se trouvaient dans les entrepôts de l’armée libyenne, avaient été accaparées par différents groupes qui opèrent au Sahel, puis par d’autres mouvements terroristes venus d’autres régions.
Avec les ingérences de puissances étrangères en Afrique, notamment en Libye, au Mali et, récemment, les tensions au Soudan du Nord, les impacts sécuritaires, facteurs de déstabilisation favorisant le terrorisme et les flux migratoires interpellent l’Algérie sur sa propre sécurité.
A. M.
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