Qui veut parasiter l’action du nouveau ministre des Affaires étrangères ?
Par Nabil D. – Moucherons marocains ? Israéliens ? Agents algériens du Mossad et de la DGED installés à Londres, Paris, Genève et Casablanca ? Qui a fait circuler un faux document prétendument signé par le président de la République désignant Bouguerra Soltani ambassadeur en Allemagne ? Un document qui, du reste, a été ventilé sur les réseaux sociaux à une vitesse fulgurante. Des sources informées, sollicitées par Algeriepatriotique, ont évidemment démenti cette intox et attiré l’attention sur la qualité du document en question qui «suinte la manipulation».
Cette action coïncide avec un grand chantier lancé par Ahmed Attaf au sein du ministère dès sa prise de fonctions aux Annassers. L’ancien chef de la diplomatie à la fin des années 1990 s’est, en effet, attelé à corriger les erreurs de son prédécesseur qui lui ont valu la disgrâce des plus hautes autorités du pays. La première décision prise par le nouveau ministre a été de mettre fin aux fonctions des envoyés spéciaux désignés par Ramtane Lamamra et qui n’ont apporté aucune plus-value à l’action diplomatique. Des postes qui ressemblaient plus à une nomination de complaisance, comme c’est le cas pour certains ambassadeurs, consuls généraux et consuls qui ont brillé par leur effacement total.
Les changements que le revenant Ahmed Attaf compte opérer auront pour objectif de redynamiser l’action diplomatique dans ce contexte marqué par des changements géostratégiques profonds. Pour ce faire, il aura besoin de s’appuyer sur des diplomates chevronnés et remplacer ceux qui se sont retrouvés à des postes névralgiques sans aucune expérience. Le dossier libyen, d’une extrême importance pour l’Algérie, ne peut être géré avec un ancien président de l’APN comme représentant sur place, alors que les autres Etats qui se livrent une guerre par procuration chez ce voisin de l’Est dont les richesses innombrables sont lorgnées y ont nommé des grosses pointures pour défendre les intérêts économiques des puissances étrangères qu’ils représentent.
Il va sans dire que la réorganisation que le nouveau ministre a enclenchée dérange ceux qui voient dans le départ de Ramtane Lamamra la fin d’avantages dont ils ont pu jouir soit par proximité, soit par relation filiale. Si dans certaines capitales, le travail de certains ambassadeurs est à féliciter, dans d’autres, par contre, l’immobilisme a caractérisé nos représentations, y compris dans de grands pays considérés comme des partenaires stratégiques de l’Algérie. Ce sont ces lacunes qu’Ahmed Attaf devra corriger lors d’un vaste mouvement qui se profile à l’horizon. Mouvement évident si le successeur de Ramtane Lamamra veut mener à bien sa feuille de route et engranger des victoires dans le cadre d’une diplomatie moderne qui allie l’efficacité et le souci de l’intérêt national, ce dernier devant dépasser le carriérisme et la course effrénés aux postes confortables.
N. D.
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