Agriculture : projet de coopération algéro-néerlandais pour la conception de serres intelligentes
L’Ecole nationale supérieure agronomique (ENSA) a lancé un projet de coopération avec l’université agronomique de Wageningen (Pays-Bas) pour la conception de serres intelligentes destinées aux cultures maraîchères dans les zones périurbaines du nord du pays, rapporte, mardi, l’APS selon un responsable à l’ENSA.
Soulignant l’intérêt de ce projet, au stade expérimental en Algérie, le professeur Ali Daoudi a affirmé que la production locale de ces serres intelligentes, avec l’appui technique de l’université néerlandaise et la contribution de l’ambassade des Pays-Bas en Algérie, devrait permettre au pays d’augmenter la productivité agricole des zones urbaines sur des superficies réduites, tout en diminuant les coûts de production.
«Nous avons fait des simulations pour la filière tomate et nous avons eu des résultats très intéressants», a-t-il fait valoir lors d’un atelier scientifique intitulé «Pour une agriculture algérienne durable», tenu à l’ENSA.
Selon les explications du professeur Daoudi, le niveau de production de ces serres intelligentes a atteint 40 kilos au mètre carré : «C’est pratiquement le double comparativement aux serres classiques dont le rendement moyen se situe autour de 20 kg au mètre carré.»
Après la phase étude, un prototype de ce type de serres sera réalisé au niveau de l’ENSA en vue de le présenter aux investisseurs potentiels.
Le professeur Daoudi a souligné, toutefois, la nécessité de former les agriculteurs pour maîtriser cette technologie et les convaincre de sa rentabilité. Il a mis en exergue, également, l’impératif d’adopter une agriculture «intelligente» pour sécuriser l’approvisionnement alimentaire des villes.
«Les zones urbaines enregistrent une forte concentration démographique et les terres agricoles se font de plus en plus rares», a-t-il fait constater, d’où l’intérêt d’introduire des nouvelles technologies qui permettraient d’assurer l’approvisionnement alimentaire des villes en produits agricoles «à moindre coût».
Il a rappelé que l’essentiel de la production agricole provient actuellement du sud du pays, alors que la forte demande vient des villes du Nord, tout en faisant observer que la chaîne logistique pour approvisionner les zones urbaines entraîne actuellement des coûts supplémentaires, sans compter l’impact environnemental du transport.
Présente à cette rencontre, la conseillère agricole au niveau de l’ambassade du royaume des Pays-Bas, Sabrina Waltmans, a évoqué la coopération bilatérale entre son pays et l’Algérie «qui date depuis plusieurs décennies, notamment dans les filières lait et produits maraîchères».
Par ailleurs, elle a souligné l’intérêt de développer la coopération entre les opérateurs privés algériens et néerlandais, notamment dans le domaine des nouveaux systèmes d’irrigation, la lutte biologique contre les fléaux agricoles et les fertilisants bio.
«Les opportunités de coopération sont immenses et nous sommes prêts à partager notre savoir-faire et nos technologies avec des partenaires algériens pour promouvoir l’agriculture durable», a-t-elle conclu.
R. E.
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