Ces Français qui légitiment le terrorisme en Algérie sciemment ou par ignorance
Par Karim B. – «En Algérie, il y a eu la répression du FIS qui a gagné les élections et ça a donné le GIA.» Dixit Elisabeth Lévy, la chroniqueuse de CNews, qui commentait le terrible attentat terroriste qui vient de se produire sur l’île de Djerba, en Tunisie, faisant quatre victimes dans une synagogue. Un gendarme a, en effet, retourné son arme contre son collègue et a ensuite tiré dans le tas dans ce lieu de culte où se rassemblent de nombreux juifs venus des quatre coins du monde. D’après la journaliste pied-noire, ce serait donc la faute à Kaïs Saïed qui aurait opté pour le tout-répressif à l’encontre des Frères musulmans tunisiens incarnés par Rached Ghannouchi, aujourd’hui en prison pour tentative de déstabilisation d’un pays à la fragilisation duquel il a concouru avec son acolyte Moncef Marzouki, poussé par ses mentors de Doha.
Elisabeth Lévy, comme bon nombre de ses compatriotes, ignore – ou feint d’ignorer – la genèse de la décennie noire en Algérie. Comme les zélateurs du «qui tue qui», elle efface tout un pan de la période qui a précédé l’arrêt du processus électoral et se concentre sur la décision de l’Etat, à l’époque de mettre fin à ce qui allait servir de marchepied au FIS pour atteindre le pouvoir par l’intimidation, la menace, le chantage au Paradis, l’exploitation machiavélique de l’attachement des Algériens à leur religion et de l’inculture de pans entiers de la société algérienne, notamment dans l’arrière-pays.
La journaliste, qui a débité récemment une énormité, en affirmant sans sourciller que l’Algérie «jalouse son voisin marocain» (sic), rejoint son compatriote Patrick Baudouin, le patron de la très contestée Ligue des droits de l’Homme (LDH), qui n’a pas hésité à s’exhiber sur la chaîne de propagande du FIS où il a répété tel un cacatoès son antienne anti-algérienne devant des invités sélectionnés et des animateurs mi-islamistes, mi-berbéristes – les extrêmes se rejoignent, dit l’adage. C’est sans vergogne, lors d’une autre émission sur CNews, que cet avocat du diable répondait à une question du journaliste Vincent Hervouët sur les subventions que son organisation touche de l’Etat français. «Environ deux millions d’euros», rétorquera-t-il, en marmonnant presque. «Le contribuable français vous paye donc pour défendre l’islam politique», répliquera son interlocuteur, clairement dégouté.
Par naïveté sans doute (Elisabeth Lévy) ou par âpreté au gain sur les cadavres des victimes du terrorisme islamiste (Patrick Baudouin), ces deux voix font fi des nombreuses actions armées menées en Algérie bien avant la décision d’interrompre les élections législatives et d’interdire le parti religieux extrémiste du FIS. Car avant janvier 1992, il y eut la mise à sac de l’Ecole de police de Soumâa par le groupe de Mustapha Bouyali dès le début des années 1980 ; le vol d’explosifs commis au détriment de la poudrière de la société chargée de la réalisation du barrage de Sed El-Agram, à Jijel, dans la nuit du 16 au 17 mai 1990 ; l’attaque de la caserne des gardes-frontières de Guemar, dans le Sud-Est algérien, le 29 novembre 1991 – l’action était menée par un groupe d’Afghans dirigés par Aïssa Messaoudi, dit Tayeb El-Afghani, et Mohamed Dehenne, sous la houlette du nommé Amar Lazhar, élu FIS de l’APC d’El-Oued, et le chef du bureau local du parti FIS Abdelhamid Baghli –, celle de la brigade de la Gendarmerie nationale de Beni Mered, à Blida, le 23 décembre 1991, etc. Toutes ces attaques meurtrières étaient motivées par un seul souci : s’armer coûte que coûte.
Les blablateurs de plateaux télé français devraient réviser leur leçon sur l’histoire contemporaine de l’Algérie avant de gaver l’opinion publique française de verbiage en se donnant des allures de Monsieur-je-sais-tout.
K. B.
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