Hafiz tente de récupérer notre diaspora en France et reçoit une grosse claque
Par Houari A. – Le recteur de la Grande Mosquée de Paris vient d’annoncer le «report» du forum qu’il comptait organiser et qui devait réunir des représentants de la communauté algérienne établie en France. Dès l’annonce de cette initiative, des questionnements ont fusé sur ses initiateurs réels et ses objectifs inavoués. Certains ont même été jusqu’à y voir une tentative flagrante de «recenser» l’intelligentsia algérienne par des cercles français dans la perspective d’une récupération future. Le plan a donc fait pschitt et c’est le concerné lui-même qui le fait savoir en avançant l’argument bancal des «conditions matérielles» qui n’auraient pas été réunies pour faire réussir son guet-apens.
Interrogés par Algeriepatriotique, de nombreux intellectuels parmi la diaspora algérienne n’ont pas manqué de faire part de leur étonnement quant au détournement de la vocation originelle de ce lieu de culte transformé, constatent-ils, en une ambassade d’Algérie bis. «Quel lien y a-t-il entre une mosquée et une action éloignée de toute considération religieuse visant à réunir des Algériens autour d’une table pour débattre de questions politiques, économiques, scientifiques et autres ?» demandent nos interlocuteurs qui n’ont pas manqué, par ailleurs, de remarquer le caractère «narcissique» du message livré par Chems-Eddine Hafiz dans lequel «le pronom personnel est employé à tire-larigot». «On comprend aisément que cet intrigant recteur se voit l’incarnation de toute l’institution qu’il ramène à sa petite personne.»
«Comment pouvait-il envisager, ne serait-ce qu’une seconde, que les Algériens qui prennent fait et cause pour la cause palestinienne aient pu se prêter à son jeu délétère au moment même où nos frères se font massacrer à Gaza, sont expulsés de leurs terres à El-Qods et où un membre du gouvernement du criminel Benyamin Netanyahou profane le troisième Lieu Saint de l’islam, alors que lui regarde sans réagir ?» dénoncent nos interlocuteurs qui reprochent au successeur contesté du Dr Dalil Boubakeur de s’être jeté dans les bras de la LICRA et du CRIF, «n’éprouvant aucune espèce de malaise moral en confiant la lutte contre l’islamophobie en France à ces deux piliers de l’Internationale sioniste».
«A notre connaissance, ni le président de la République, ni le Premier ministre, ni le ministre des Affaires étrangères n’ont instruit le recteur de la Grande Mosquée de Paris pour se substituer à l’ambassadeur d’Algérie en France pour mettre en place ce genre de programmes qui relèvent de l’Etat algérien», font remarquer ces concitoyens qui se disent «intrigués» par «la liberté sans borne que Chems-Eddine Hafiz s’octroie, faisant que les institutions officielles algériennes en France soient reléguées au second plan et que leurs prérogatives souveraines soient transgressées».
Un collectif s’est, pour rappel, rendu à la Grande Mosquée de Paris pour remettre une lettre à son recteur, l’invitant à s’expliquer sur un certain nombre de déclarations et d’actions qui l’écartent de sa neutralité par rapport à la politique intérieure de la France. Parmi ces actions, le soutien ouvert apporté par cette institution – bien de l’Algérie – au candidat Emmanuel Macron lors de la campagne électorale pour la présidentielle d’avril 2022.
H. A.
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