Pourquoi la France actionne Driencourt et l’ex-FIS contre l’Algérie maintenant
Par Karim B. – Une interview dans Le Point et une autre dans Le Figaro, à deux jours d’intervalle. Il est difficile de croire que l’ancien ambassadeur de France à Alger Xavier Driencourt agit en électron libre. Des observateurs avisés font constater que ce diplomate, censé être à la retraite, est actionné à chaque fois que la France officielle se sent incommodée par une décision ou une action menée de ce côté-ci de la Méditerranée et qui dérange les intérêts de l’ancienne puissance coloniale.
Aux deux entretiens consacrés exclusivement à l’Algérie et à la communauté algérienne établie en France est venue se greffer une série d’émissions et d’articles confectionnés par les médias gouvernementaux, l’AFP et France 24 notamment, sur l’arrestation de l’activiste Karim Tabbou, fervent défenseur du FIS et allié de Rachad, dont l’information aurait été rapportée par l’avocat du concerné, selon la chaîne de propagande du parti extrémiste dissous émettant à partir de France, Al-Magharibia. Une focalisation qui en dit long sur les véritables intentions d’Emmanuel Macron et de son gouvernement qui nous ont habitués à ce double jeu.
Pourquoi cette sortie maintenant ? La réponse se trouverait dans la visite en France qu’Abdelmadjid Tebboune a reportée. Du moins, officiellement. Car, selon des indiscrétions et au regard des relations actuelles entre Alger et Paris, il n’est pas dit que le chef de l’Etat effectuera le voyage annoncé pour la fin juin. Si le déplacement du président de la République en Russie est maintenu, tout indique que l’Algérie déclinera l’invitation française, en invoquant quelque raison liée à un agenda chargé ou toute autre raison qui sera exposée à la partie française dans des formes courtoises et des termes diplomatiques.
Si, à l’Elysée, on était certains que la visite officielle programmée pour le mois prochain était maintenue, on n’aurait pas rouvert les hostilités par médias interposés. Les activistes réclamés par la justice algérienne continuent leur battage médiatique de plus belle, sur instigation des services secrets français, marocains et israéliens. L’outil de propagande islamo-autonomiste du fils de l’ancien dirigeant du FIS dissous est missionné, lui, pour faire un tapage autour de toute déclaration ou acte anti-algérien et de parasiter les déplacements du chef de l’Etat algérien à l’étranger. Il en est ainsi de la dernière résolution du Parlement européen à laquelle Al-Magharibia continue de faire écho, plusieurs jours après que les eurodéputés éclaboussés par des scandales de corruption l’eurent votée, et de la récente visite de Tebboune au Portugal, qui semble inquiéter une France en chute libre dans le classement des investissements directs étrangers en Algérie.
Tous ces éléments recoupés laissent à penser qu’une campagne hostile concertée est en cours, même si, dans un prochain appel téléphonique, le président français, Emmanuel Macron, entonnera le refrain habituel de l’amitié algéro-française et de la nécessité d’envisager des relations apaisées entre les deux pays. Mais cette mélopée ne fait plus dormir.
K. B.
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