Conseil de sécurité : pourquoi la tâche d’Attaf à New York est primordiale
Par Mohamed K. – Chargé par le président de la République, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, s’est rendu mardi au siège de l’ONU, à New York, pour une visite de travail qui intervient en prélude aux élections de renouvellement des membres non permanents du Conseil de sécurité, le 6 juin prochain. Par ce déplacement, le successeur de Ramtane Lamamra augmente le tempo, en multipliant les rencontres bilatérales et les poignées de mains afin de booster la candidature algérienne, dans le but d’obtenir ce siège au Conseil de sécurité. Cette mission s’explique également par les enjeux de ce scrutin pour lequel l’Algérie est partie prenante, d’autant plus que le ministre des Affaires étrangères aura un agenda chargé avec de hauts responsables onusiens dont le secrétaire général, Antonio Guterres.
Une des grandes épreuves pour le chef de la diplomatie algérienne est également de ratisser large parmi les membres de l’Assemblée générale de l’instance internationale pour bénéficier d’un large soutien à la candidature de l’Algérie, même si elle est forte désormais du plébiscite et de l’approbation de l’Union africaine, de la Ligue des Etats arabes et de l’Organisation de la coopération islamique, ainsi que du soutien de plusieurs pays frères et amis.
Les analyses montrent que la candidature de l’Algérie à ce poste s’inscrit «dans le cadre de son engagement à contribuer, en tant qu’acteur influent, à la prise en charge des défis internationaux». Un engagement qu’elle compte réaliser «en mettant en avant des idées et initiatives de nature à renforcer l’action multilatérale dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, ainsi que pour relancer la coopération internationale et la doter des moyens nécessaires pour répondre aux besoins et aspirations de l’humanité tout entière».
Dans le sillage de ses efforts diplomatiques aux niveaux régional et international, notamment ses efforts pour la restauration de la paix, la sécurité et la stabilité dans les régions et pays en crise et en conflit, l’Algérie a déployé son expérience diplomatique et son expertise en matière de médiation pour la résolution des conflits. Une expérience qui plaide en faveur de sa présence au sommet de cette instance internationale, même si ce n’est que pour deux années durant lesquelles elle aura à faire entendre la voix de la paix, des pays marginalisés, de l’Afrique, et tenter de faire réparer par l’ONU des erreurs, des omissions et des exclusions injustifiées, notamment l’ostracisme dont est victime le continent africain des grandes décisions mondiales – des pays de ces parties du monde souvent exclus des processus onusiens mais attentifs au rééquilibrage des forces dans un monde où tous les Etats trouveront une place.
Ahmed Attaf, qui prononçait, mardi soir depuis New York, une allocution lors d’une réception organisée au siège de l’ONU dans le cadre des activités visant à faire la promotion de la candidature algérienne, a affirmé que l’Algérie allait continuer à apporter sa contribution en tant que partenaire «responsable et fiable» face aux défis mondiaux, en soumettant des idées et des initiatives à même de renforcer le rôle du multilatéralisme dans la préservation de la paix et de la sécurité internationales.
A cet effet, le ministre a réitéré «l’engagement fort et résolu» de l’Algérie à assumer cette responsabilité «avec un profond sentiment de modestie, d’abnégation et de sérieux», et qu’elle «contribuera en tant que partenaire responsable et fiable à faire face aux défis mondiaux, à travers la proposition d’idées et d’initiatives susceptibles de renforcer le rôle du multilatéralisme dans la préservation de la paix et de la sécurité internationales».
Evoquant les défis qui pèsent actuellement sur les Nations unies, Attaf a souligné qu’«ils sont désormais accentués et plus rigoureux qu’ils ne l’étaient par le passé», précisant qu’«en dépit de toutes les lacunes émaillant le travail de cette organisation en raison de l’absence de la volonté politique nécessaire pour honorer des promesses qui ont trop duré, les peuples de la planète demeurent attachés à cette organisation en tant que lueur d’espoir et dépositaire éternel des aspirations légitimes de l’humanité».
L’ensemble de ces développements ont contribué à «forger l’identité de la politique étrangère de l’Algérie et à renforcer son engagement indéfectible à l’accomplissement de ses missions dans la réalisation des objectifs stipulés dans la Charte de l’ONU outre la contribution résolue aux efforts mondiaux dans le but d’assurer un avenir meilleur à l’humanité».
Dans le prolongement de son bilan, l’Algérie poursuit ses contributions en vue de promouvoir la paix et la stabilité dans son environnement régional, en étroite coordination avec l’ONU et les organisations régionales concernées, notamment l’Union africaine et la Ligue des Etats arabes.
Les informations provenant de New York montrent que la candidature algérienne est soutenue par de nombreux pays et des organisations régionales, tant l’Algérie, qui est désignée pour occuper ce siège, continuera à apporter sa contribution en tant que partenaire responsable et fiable face aux défis mondiaux, en revendiquant cette voix et cette parole pour les pays du Sud.
M. K.
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