Manœuvres américaines pour maintenir l’hégémonie US au Conseil de sécurité
Par Abdelkader S. – La présence envahissante permanente des Etats-Unis au sein du Conseil de sécurité est le nœud gordien dont il faudra se débarrasser pour pouvoir enfin instaurer la paix et la sécurité dans le monde. Washington, affaibli par l’intervention militaire russe en Ukraine et, sur le plan intérieur, par un président, Joe Biden, sénile et impotent, qui rend les Américains de plus en plus sceptiques quant à sa capacité à diriger le pays, s’est engagé dans des manœuvres dans les coulisses de l’ONU et auprès des dirigeants d’Etats à sa solde aux fins de maintenir l’hégémonie anglo-saxonne dans le monde via le Conseil de sécurité et de freiner les efforts visant à substituer à ce diktat une multipolarité voulue par le puissant couple russo-chinois et, avec lui, un grand nombre de pays jaloux de leur souveraineté, parmi lesquels l’Algérie.
«Les tentatives des Etats-Unis d’augmenter le nombre des membres permanents du Conseil de sécurité sans leur attribuer le droit de veto met à nu la volonté de la Maison-Blanche de monopoliser le processus de prise de décision au sein des Nations unies», expliquent des sources proches du dossier. «Il est, par ailleurs, inconcevable de lier l’élection d’un Etat en tant que membre du Conseil de sécurité au prorata de ses contributions financières à l’ONU et à son niveau de développement économique», ajoutent ces sources, qui révèlent que les Etats-Unis «font pression sur les Etats qu’ils compte dominer et misent sur les crises internes dans les pays membre de l’ONU pour renforcer davantage leur domination de cette dernière et en faire une organisation hostile à la Russie, à la Chine et à toutes les puissances émergentes qui gênent leurs intérêts géopolitiques et ceux de leurs alliés».
«Pour affaiblir encore plus l’ONU et la contourner, les Etats-Unis n’hésitent pas à créer des organisations parallèles qui sont complètement inféodées à Washington, à l’instar de l’Alliance démocratique, du Sommet pour la démocratie, etc.», notent ces sources qui estiment que «la présence d’Etats soumis à Washington, à l’exemple de l’Allemagne et du Japon – qui ont voté contre la dénonciation de l’apologie du nazisme et du racisme par le régime de Kiev –, au sein du Conseil de sécurité – dont l’Algérie est membre non permanent depuis le 6 juin dernier – achève de rendre son rôle obsolète».
«Il est grand temps que les pays du Moyen-Orient, du Maghreb et des autres régions du monde dénoncent les tentatives répétées de Washington d’y implanter des régimes attachés par un serment de fidélité aux Etats-Unis, bien que ce pays, qui se veut un exemple d’intégrité et de démocratie, soit constamment éclaboussé par des scandales de corruption à tous les niveaux de l’establishment, ait un niveau extrêmement élevé de criminalité, soit incapable de régler le problème migratoire et vive au rythme des contentieux commerciaux continuels avec ses partenaires européens, asiatiques, etc.», constatent nos sources.
La présidente du Club français de Moscou, Karine Bechet-Golovko, n’a-t-elle pas prédit la disparition des Nations unies dans une interview à Algeriepatriotique ? Cette docteure en droit public et auteure de Russie : la tentation néolibérale avait affirmé, en effet, qu’«il y a de très fortes chances que le système de l’ONU ne survive pas à [la guerre en Ukraine], en raison de son implication partisane, alors qu’il a été mis en place pour, justement, permettre d’éviter la guerre par le droit, en gérant équitablement les rapports entre les Etats».
«D’une manière générale […], le système des organes international est une impasse. Si les organismes internationaux peuvent résoudre les conflits, cela veut dire que les Etats ne sont plus souverains et que les divergences entre les Etats ne se résolvent pas par les Etats eux-mêmes, mais quelque part ailleurs, dans un endroit qui est considéré comme supérieur. C’est la globalisation, finalement. C’est exactement ce que veut ce monde global, c’est-à-dire utiliser ces organes pour résoudre les problèmes nationaux dans son intérêt à lui et non pas dans leur intérêt à eux», a-t-elle conclu. A méditer.
A. S.
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