Les malades algériens ne peuvent plus se fournir en médicaments en France
Par Houari A. – Il n’est plus possible de se fournir en médicaments en France lorsque l’ordonnance a été prescrite par un médecin en Algérie. C’est du moins ce qu’ont constaté de nombreux compatriotes qui en ont fait l’amère expérience récemment. La mesure ne semble pas concerner que l’Algérie, la France souffrant d’une pénurie de médicaments, selon ce qu’indiquent les médias français. L’achat de médicaments en France palliait le manque de certains d’entre eux en Algérie et permettait aux malades de s’en procurer grâce à des proches ou des amis qui se rendent en France. Mais cette décision des autorités françaises va compliquer la situation pour les malades dont la pathologie nécessite des traitements qui n’existent pas en Algérie ou dont le générique ne satisfait pas les patients.
Plus de 3 000 médicaments sont en situation de pénurie, a alerté la présidente d’une commission d’enquête, d’après les médias français, qui précisent que «de plus en plus de médicaments – des antibiotiques aux anticancéreux, en passant par le paracétamol ou les antiépileptiques – viennent à manquer dans les pharmacies, en France et ailleurs en Europe». «Quelque 3 500 signalements de ruptures de stock et de risques de rupture ont été recensés en 2022, en nette hausse par rapport aux 2 160 recensés en 2021», selon un bilan établi par un organisme public français en charge de la sécurité du médicament.
En Algérie, de gros efforts ont été déployés pour augmenter et diversifier la fabrication de médicaments pour réduire la lourde facture des importations. Un professionnel, Ali Aoun, ancien président-directeur général du groupe étatique Saidal, a été nommé à la tête du ministère de l’Industrie pharmaceutique pour relever ce défi difficile, mais pas impossible. Mais la demande de médicaments fabriqués par les géants mondiaux du médicament, Johnson & Johnson, Roche, Pfizer, Novartis, Sanofi, AstraZeneca et autre Novo Nordisk est en constante augmentation chez les malades algériens qui se voient ainsi privés des remèdes qu’ils ont l’habitude de prendre sur prescription de leur médecin traitant.
La situation ne risque pas de s’améliorer si on en croit une sénatrice française qui rappelle qu’en 2018, déjà, 700 médicaments étaient en situation de pénurie en France, avant de passer à 3 000 aujourd’hui. Par ricochet, cette incapacité à couvrir les besoins en matière de médicaments a touché les Algériens habitués à recourir aux pharmacies françaises pour éviter que leur santé s’aggrave, faute de remèdes adéquats.
H. A.
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