Affaire Naël : partis et syndicats exigent une réforme profonde de la police
Par Houari A. – Le meurtre du jeune Naël a provoqué une onde de choc non seulement au sein de la communauté immigrée, mais également chez les politiciens et militants français des droits de l’Homme qui exigent désormais que la police française, critiquée, y compris par les Nations unies pour ses interminables bavures et son comportement raciste, soit surveillée de près. En effet, Algeriepatriotique a appris qu’une réunion regroupant un large spectre d’organisations se tiendra en réponse aux abus d’autorité et à l’usage disproportionné de la force contre une catégorie de Français.
La réunion regroupera les partis politiques (RP, NPA, LFI, EELV, etc.), les organisations syndicales (Solidaires, CGT, FSU), écologistes (Les Amis de la Terre, XR, DR), et militantes (LDH, ATTAC, Front des Mères). Elle se veut une «réponse unitaire aux événements récents» et devrait être couronnée par une série d’actions, dont des appels à rassemblements, des marches le week-end, durant lesquelles seront revendiquées l’abrogation de la loi de 2017 sur l’assouplissement des règles en matière d’usage des armes à feu par la police et une réforme «en profondeur» de la police, de ses techniques d’intervention et de son armement.
Les organisations françaises exigent également le remplacement l’IGPN, l’inspection générale de la Police française par un organisme indépendant de la hiérarchie policière et du pouvoir politique, ainsi que la création d’un service dédié aux discriminations touchant la jeunesse au sein de l’autorité administrative présidée par le Défenseur des droits et le renforcement des moyens de lutte contre le racisme, y compris dans la police.
Des émeutes secouent plusieurs villes françaises depuis le meurtre du jeune Naël, tué d’une balle à bout portant par un motard, encouragé par son collègue. Les appels au calme n’ont pas réussi à faire tomber la colère des manifestants qui ont réagi violemment à la ségrégation dont ils sont victimes. Le président français a réuni une cellule de crise, et tout porte à croire que l’état d’urgence sera instauré, quand bien même l’intensité de la contestation semble avoir baissé. Pour le préfet de Paris, qui s’est exprimé ce matin sur BFMTV, ce n’est pas une raison pour retirer les effectifs mobilisés pour rétablir l’ordre, laissant entendre que l’instabilité qui règne en France actuellement pourrait durer encore longtemps.
Dans les médias, ordre a été donné de focaliser sur les pillages et les débordements afin de faire oublier la raison principale des émeutes : le meurtre d’un adolescent qui, pourtant, ni était armé ni ne représentait un quelconque danger au moment des faits, son seul tort étant d’avoir cherché à échapper à un contrôle de police parce qu’il était au volant d’un véhicule sans permis de conduire. Ces médias adaptent au cas français les mêmes méthodes utilisées dans la couverture de la guerre en Ukraine.
H. A.
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