Expo-2030 : Rome peaufine son dossier et compte sur le soutien de l’Algérie
De Rome, Mourad Rouighi – Les expositions universelles, récemment appelées tout simplement Expo, sont de grandes expositions publiques tenues régulièrement à travers le monde depuis le milieu du XVIIIe siècle, portant sur les avancées scientifiques, culturelles et artistiques. Pour l’édition de 2030, le compte à rebours est déjà parti et l’adjudication qui sera décidée fin novembre de cette année engage trois pays : l’Italie, l’Arabie Saoudite et la Corée du Sud et trois villes, Rome, Ryad et Busan.
Un aperçu de la situation des forces et des choix de vote a été dévoilé fin juin à Paris, avec la participation de Mohamed Ben Salman, l’héritier au trône saoudien, tout content du vote promis du président Emmanuel Macron, et de la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni, convaincue de pouvoir, par sa seule présence, booster la candidature de la Ville éternelle.
A Rome, les préparatifs vont bon train et le président du comité de candidature, l’ambassadeur Giampiero Massolo, a convié des médias internationaux, dont Algeriepatriotique, à une conférence de lancement qui lui a permis, entre autres, de commenter l’échéancier prévu avant la décision finale et faire un tour d’horizon sur les dernières étapes avant le rush qui mènera à la date du 28 novembre, où tout se décidera.
A cet effet, le projet de candidature qui tourne autour du site de Tor Vergata, à quelques kilomètres du centre historique de la capitale italienne, prévoit d’installer les pavillons des pays en étroite concertation avec leurs comités respectifs, d’où le titre de «Candidature inclusive et participative» !
«Rome saura être au rendez-vous et notre projet est suffisamment inclusif pour mériter une telle occasion de communion partagée», nous a-t-il dit. «Notre atout premier sera de promouvoir un développement urbain sain, vert, économiquement durable, résilient et inclusif.» Cette occasion permettra à notre ville d’accélérer le chemin de l’intégration des technologies innovantes dans les domaines de l’énergie, des infrastructures, de la communication, de la mobilité, de la sécurité et de la protection de l’environnement !
La pandémie, a-t-il ajouté, «nous a incités à accélérer la transformation de nos villes en villes intelligentes grâce à l’intégration des technologies d’innovation, d’énergie, d’infrastructure, de communication, de mobilité, de sécurité et de protection de l’environnement. Et à vrai dire, ces efforts figuraient également parmi les priorités de l’Italie en tant que présidence du G20 en 2021, et Expo Rome est prête à assumer cet héritage, en comptant sur une interaction active avec le Bureau international des expositions (BIE) pour identifier des stratégies et des réponses à long terme sur notre chemin vers 2030».
Et à la question si certains pays arabes (Liban, Syrie, Irak et Algérie) voteront Rome, l’ambassadeur Massolo a préféré glisser en rappelant que le choix des pays votants est libre et sans contraintes et que le secret de l’urne sera respecté, tout en reconnaissant qu’un tel soutien serait un honneur pour son pays.
Une approche sereine, celle du président du comité de candidature de Rome, qui ne semble pas ressentir des camouflets français, allemand et britannique qui appuient ouvertement la candidature de Riyad avec le même mot d’ordre, «donnons à ce pays et à son jeune dirigeant (Mohamed Ben Salman) les moyens de moderniser son pays», notamment à travers l’Expo 2030.
Mais ce lobbying transversal n’effraie pas l’Italie, Rome est convaincue de l’emporter, en jouant la carte de son histoire plurielle.
Mais la prudence est de rigueur et gare à sous-estimer Ryadh, une candidature qui a le vent en poupe et qui mettra probablement d’accord, pour une fois, Washington, Paris, Londres, Moscou et Pékin.
M. R.
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