Quand Macron censure les réseaux chez lui et incite à la subversion en Algérie
Par Karim B. – Le président français persiste et signe. Dans une interview aux deux principales chaînes de télévision françaises, TF1 et France 2, Emmanuel Macron a insisté sur le fait que le pouvoir «doit, de manière partenariale avec [les] plateformes [les réseaux sociaux, ndlr], réussir à très vite retirer les contenus quand ils appellent à la violence, mais trouver en quelque sorte un ordre public numérique qui permette de prévenir [les] débordements», allusion aux émeutes qui ont suivi l’assassinat d’un jeune adolescent par un policier.
«Beaucoup de ces jeunes [émeutiers, ndlr] se sont donné rendez-vous, ont organisé ces émeutes et ont parfois fait des concours par certains réseaux», a-t-il expliqué, en ajoutant que le gouvernement «doit réussir à mieux protéger nos enfants et nos jeunes adolescents des écrans». «On a passé plusieurs textes, il faut maintenant les appliquer», a-t-il dévoilé.
Le chef de l’Etat français s’inquiète de ce que les réseaux sociaux déstabilisent son «trône» et le poussent vers la porte de sortie avant la fin de son second mandat calamiteux et veut, pour sauver son règne vacillant, étouffer toute voix appelant à s’opposer à ses décisions hasardeuses qui ont conduit la France droit dans le mur : loi sur les retraites, laxisme à l’égard des dépassements des forces de l’ordre, soutien zélé au régime de Kiev dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine, etc. Or, ce même président continue de couvrir ces mêmes activités subversives qui visent l’Algérie à partir du territoire français et pousse l’outrecuidance jusqu’à exfiltrer une activiste à partir du territoire tunisien alors qu’elle était poursuivie en Algérie.
Par ailleurs, le champ médiatique français sous Macron a vu sa situation d’otage empirer, de l’aveu même de journalistes français, à l’image d’Agnès Rousseaux, cofondatrice du site alternatif Basta ! qui révèle que «dix milliardaires ont pris le contrôle d’une grande partie des médias français». «Ces oligarques, venus du BTP, de l’armement, de l’industrie du luxe et de la téléphonie, ont accaparé les grands quotidiens nationaux, les chaînes de télévision et les radios pour assoir leur influence», s’indigne-t-elle, en dénonçant «les conflits d’intérêts, les censures, les pressions, les licenciements et l’ingérence malsaine». «Cette concentration des moyens de production de l’information entre les mains de quelques-uns met en péril l’indépendance de la presse dans notre pays et porte ainsi atteinte au fonctionnement démocratique», a-t-elle mis en garde.
L’écrivain Khider Mesloub explique, de son côté, que le rôle de la «corporation des médias […] consiste à réguler le fonctionnement du système d’endoctrinement idéologique». «Il s’agit, pour les scribes de l’information [français] de formater l’opinion publique citoyenne afin d’assurer sa soumission pour tenter de désamorcer les récriminations politiques et annihiler les velléités subversives populaires», développe-t-il. Il en veut pour preuve la «dévotion servile» des grands médias français témoignée aux «puissants» et à l’Etat, le traitement informationnel du mouvement des Gilets jaunes et la guerre en Ukraine. «Bien que la France ne soit ni le pays agressé ni liée par un quelque traité de défense mutuel avec le régime ukrainien, les médias se sont transformés en véritables agents propagandistes du narratif militariste atlantiste», relève-t-il, en alertant sur le fait qu’en France «on assiste à la militarisation de l’information».
K. B.
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