«Chiens de garde»
Par Khider Mesloub – De nos jours, à l’ère de la domination totalitaire du capital, l’intelligentsia bourgeoise, c’est-à-dire les gardiens de l’ordre social (journalistes, éditorialistes, experts médiatiques, écrivains, etc.), a pour fonction de magnifier les bienfaits de la société libérale, de l’argent, de la démocratie financière, du consensualisme, du conformisme, du légalisme, en un mot, du capitalisme. De légitimer, à l’instar des anciennes castes aristocratiques religieuses, rabbiniques, chrétiennes et musulmanes, l’inégalité sociale, la monopolisation du pouvoir par la classe dominante. Comme l’écrit Paul Nizan dans son livre Les Chiens de garde, «la bourgeoisie devine que son pouvoir matériel exige le soutien d’un pouvoir d’opinion. Ne subsistant en effet que par le consentement général, elle doit inlassablement donner à ceux qu’elle domine des raisons valides d’accepter son établissement, son règne et sa durée. Elle doit faire la preuve que son confort et sa domination et ses maisons et ses dividendes sont le juste salaire que la société humaine lui consent en échange des services qu’elle rend. Le bourgeois mérite d’être tout ce qu’il est, de faire tout ce qu’il fait, parce qu’il entraîne l’Humanité vers son plus haut, son plus noble destin.»
En France, avec la révolte du mouvement des Gilets jaunes, les médias et les intellectuels organiques, ces voix de leurs maîtres, dévoilèrent, avec des aboiements rhétoriques emphatiques, dans un lexique mordant pour le peuple et léché pour les puissants, leur rôle de chiens de garde de l’ordre établi. Leur aversion invétérée du peuple prolétaire. Leur propension pavlovienne à s’enrôler au service de la classe dominante, du gouvernement Macron.
Dans sa croisade contre les mouvements populaires «antisystème», le richissime sioniste Bernard-Henri Levy débaucha une trentaine d’écrivains décérébrés célèbres pour mener son opération de propagande et de calomnie contre les peuples révoltés. Conduits par ce calamiteux philosophe à la pensée polémologique ruisselant de sang vampirique et à l’activité nourrie d’affairements belliqueux macabres sur fond de fructueuses spéculations financières, ces tirailleurs de la littérature, fidèles soldats idéologiques du capital, appelèrent à se mobiliser contre la «vague populiste qui menace l’Europe». Autrement dit, qui menace la stabilité des privilégiés de l’Europe, le règne des classes possédantes.
K. M.
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