Comment l’Etat d’Israël occupe l’Arabie Saoudite par doses homéopathiques
Par Abdelkader S. – L’ouverture décidée par le prince héritier Mohamed Ben Salman devait forcément constituer la brèche par laquelle Israël ne pouvait que s’engouffrer pour «occuper» le plus puissant pays arabe dont on dit qu’il serait sur le point de normaliser ses relations avec l’entité sioniste sous les auspices de Washington et que cela ne saurait tarder, le temps de lever les derniers écueils, explique-t-on. Mais, bien en amont de l’annonce de l’établissement de relations diplomatiques entre Ryad et Tel-Aviv, Israël a déjà commencé à s’implanter au pays des Lieux saints de l’islam.
En effet, l’entité sioniste compte déjà sur les expatriés américains, britanniques et français de confession juive qui y travaillent déjà mais qui semblent mener une action parallèle qui consiste à préparer le terrain à une présence plus importante en Arabie Saoudite d’une communauté juive inféodée à Israël dont elle sera la représentante sur place et propagera sa doctrine politique sous couvert de pratique religieuse désormais autorisée par le nouvel homme fort du régime des Al-Saoud.
Selon i24 News qui titre «Le premier rabbin de Riyad se réjouit de la présence juive croissante en Arabie Saoudite», «au total, près de 15 000 juifs ont été recrutés dans le royaume sur la base de divers contrats». «Tandis que les médias israéliens sont en effervescence autour d’une éventuelle normalisation des relations entre Israël et l’Arabie Saoudite, un homme prend de l’avance. Le rabbin Yaakov Israel Herzog, représentant du mouvement Chabad, est déjà sur place dans le royaume et assiste à l’émergence de la communauté juive locale autrefois en retrait», rapporte la chaîne franco-israélienne.
«Un grand nombre de juifs expatriés sont attirés par les opportunités professionnelles qu’offre l’Arabie Saoudite», a affirmé le responsable cultuel, en confirmant qu’«environ 1% des 75 000 Américains travaillant sur place sont juifs, sans compter ceux venant de France, du Royaume-Uni et d’Amérique du Sud» et en expliquant qu’il existait un besoin de «répondre à leurs besoins religieux et culturels» sur cette terre d’islam. «On aurait pu imaginer que de telles initiatives pourraient être interdites en Arabie Saoudite, mais après m’être familiarisé avec l’atmosphère en Arabie Saoudite et la perception de l’islam, j’ai compris que la communauté juive serait bien accueillie», a-t-il développé.
Israël compte bien profiter de la «grande ouverture envers les diverses cultures et religions» et la «solide connaissance de la culture juive» dont «font preuve les Saoudiens» pour s’enraciner profondément dans ce pays qui manquait à leur «collection de normalisateurs, en jouant de façon machiavélique sur la fibre sentimentale véhiculée – sans doute avec sincérité – par le rabbin Herzog qui met en avant «l’unité profonde qui existe entre les deux communautés», en rappelant que juifs et musulmans «font partie d’une même famille» et que «ce qui doit primer, c’est ce lien familial». «Nos adversaires peuvent varier au fil du temps, mais la famille reste. Notre histoire commune et nos liens ancestraux sont ce qui nous unit. Heureusement, les Saoudiens se sont montrés extrêmement accueillants et respectueux», conclut-il, pavant ainsi la voix à une future forte présence israélienne à deux pas de La Mecque.
A. S.
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