Europe 1 répand ses infox tapageuses, nuisibles et polluantes sur Alger
Par Khider Mesloub – Si on devait établir un classement du média audiovisuel le plus polluant politiquement, le plus nuisible moralement, le plus toxique culturellement, les deux médias télévisuelle et radiophonique de la galaxie Bolloré, CNEWS et Europe 1, décrocheraient le premier prix. Et surtout le palmarès de la haine raciste anti-arabe et antimusulmane en général, et anti-Algériens en particulier. Sans oublier la palme d’or de la désinformation. De l’infox.
Ces deux médias prostitutionnels, opérant dans une France efféminée dépravée et libertine, sont atteints de «nymphomanie islamophobe et algérianophobe», cette appétence xénophobe décuplée et pathologique, entraînant une recherche continuelle de proférations de paroles pornographiques racistes, d’obscénités informationnelles discriminatoires anti-algériens. La haine est aussi puissante que l’amour. «La haine n’est que l’amour inaccompli», a écrit l’écrivain Lawrence Durrell. Un autre auteur note «la haine, c’est l’amour en dur». Dans une France dévirilisée gangrenée par la haine, tout se passe comme si l’unique plaisir de certains Français émasculés en quête d’amour est de fantasmer obsessionnellement sur les virils algériens. L’Algérien est le reflet inversé de ce que le Français n’est pas : un Homme.
Dans son édition du 16 août, Europe 1 a publié sur son site une information relative aux sons des villes du monde. Pour son troisième épisode, l’émission radiophonique a été consacrée à «Alger et ses bruits incessants», selon le titre du compte-rendu. «Fermez les yeux et ouvrez donc grand vos oreilles pour découvrir les sons des villes du monde. Pour ce troisième épisode, rendez-vous à Alger et ses bourdonnements incessants», annonce l’animatrice d’Europe. «A Alger, à deux heures du matin, ça parle fort, ça braille», rapporte le site. «Tu les vois, tu te dis que ces gars-là se disputent, à la fin, tout va bien», lance ce riverain. Dans les bars, on arrive à peine à s’entendre mais est-ce vraiment important, se demande Ryan, une bière à la main», note le site d’information Europe 1. «Ville polymorphe en constante mutation, les chantiers et les sons qui les accompagnent sont nombreux dans la capitale. De quoi angoisser certaines habitantes», poursuit le site d’information. «Les bruits de cette ville agacent.»
Remake des «bruit et odeur» des immigrés de Chirac
Sans nul doute, Europe 1, chaîne de radio domiciliée à Paris, marche dans le sillage de l’ancien maire de la capitale française, Jacques Chirac. Petit rappel historique. C’était le 19 juin 1991. Jacques Chirac, alors maire de Paris, candidat pour la prochaine présidentielle, prend la parole lors d’un dîner-débat à Orléans devant 1 300 militants. Sa cible : les immigrés. Avec une rhétorique qui suinte le racisme primaire, le primitif Jacques Chirac évoque une visite qu’il vient d’effectuer avec Alain Juppé dans le quartier de la Goutte d’Or, à Paris. Il prononce ces mots nauséabonds : «Notre problème, ce n’est pas les étrangers, c’est qu’il y a overdose. C’est peut-être vrai qu’il n’y a pas plus d’étrangers qu’avant la guerre, mais ce n’est pas les mêmes et ça fait une différence… des Espagnols, des Polonais et des Portugais travaillant chez nous, ça pose moins de problèmes que d’avoir des musulmans et des Noirs… Le travailleur qui habite à la Goutte d’Or et travaille avec sa femme pour gagner environ 15 000 francs. […] Sur son palier d’HLM, ledit travailleur voit une famille entassée avec le père, trois ou quatre épouses et une vingtaine de gosses, qui touche 50 000 francs de prestations sociales sans, naturellement, travailler. […] Si vous ajoutez à cela le bruit et l’odeur, le travailleur français, sur le palier, il devient fou.»
Depuis, ce slogan raciste «le bruit et l’odeur» des immigrés a fait florès. Et surtout, il ne cesse de refleurir. Notamment sur les plateaux des télévisions et des radios françaises. Il s’épanouit en particulier à CNEWS et à Europe 1, où il est décliné sous diverses versions xénophobes aux relents foncièrement anti-algériens.
Au-delà du cliché raciste, devenu ordinaire en France, sur les «bruits et les odeurs» des immigrés se pose la question de la désinformation. Avec CNEWS et Europe 1, tout est prétexte au torpillage des Algériens. Au dénigrement, éreintement et noircissement de l’Algérie.
Cette information relative aux nuisances sonores de la capitale algérienne est-elle avérée ? Alger est-elle, comme l’affirme Europe 1, une ville aux «bruits incessants» ? Ou la chaîne raciste de Bolloré avait-elle éprouvé le besoin d’éructer bruyamment sa haine anti-algériens, quitte à mentir tumultueusement. A travestir tapageusement la réalité de la capitale algérienne, en présentant Alger comme une ville «aux bruits incessants». Pourquoi pas «ville aux dix mille bars», où les Algérois viennent s’enivrer bruyamment tous les soirs, en trinquant à la santé des abstinents français, réputés pour leur sobriété légendaire, ces Français qui s’abreuvent uniquement, pour conserver et entretenir leur régime, à la source de Vichy !
A écouter les élucubrations des animateurs et journaleux d’Europe1, grisés par leur racisme décomplexé et aveuglés par leur haine anti-algériens au point de verser dans la projection, Alger ressemblerait à la commune de Cap d’Agde, station balnéaire nocturne, lieu de rassemblement de tous les dépravés (probablement de l’équipe de journalistes d’Europe 1), une station réputée pour sa consommation excessive d’alcool, son libertinage, ses tapinages et, surtout, ses tapages.
Alger serait-elle affligée de pollution sonore, comme l’avancent les animateurs et journaleux d Europe1 avec le vacarme de leurs paroles radiophoniques abominables ?
A lire toutes les récentes études consacrées aux nuisances sonores, publiées par plusieurs organismes, notamment celle du site Money.co.uk, s’il y a bien une ville qui est classée parmi les 10 villes les plus bruyantes du monde, c’est bien Paris, siège d’Europe 1. Et certainement lieu de résidence des pestiférés de la nouvelle rédaction de la galaxie Bolloré.
Pis. En termes de nuisances sonores, non seulement Paris est la 9e métropole la plus bruyante du monde, mais elle est classée également la première bruyante d’Europe, devant Londres et Rome. La capitale française figure ainsi au premier rang du classement des villes les plus bruyantes d’Europe.
La «plus belle» ville du monde devenue la poubelle du monde
Selon cette étude consacrée à la pollution sonore de Paris, la capitale française est la ville présentant le taux le plus élevé en matière de bruit routier (avec plus de 5,5 millions de personnes exposées à un seuil dépassant la limite sonore acceptable), ferroviaire (842 500 personnes exposées). En outre, elle demeure en tête en matière de bruit des foules dans les bars et restaurants. Paris est également la ville d’Europe ayant le niveau de congestion routier le plus élevé (39%), autrement dit un trajet effectué aux heures de pointe prendra 39% plus de temps qu’il ne le ferait dans des conditions normales.
Par ailleurs, pour favoriser le tourisme, notamment par le développement de la vie nocturne, la ville de Paris promeut la politique de la constitution de quartiers festifs. Or, ces quartiers bruyants posent d’énormes problèmes en termes de sommeil aux riverains. Avec des conséquences sur les risques cardio-vasculaires.
Conséquences médicales : «Pour chaque individu, ce sont 7 mois de bonne santé qui sont perdus, au global il s’agit de 75 000 années de bonne santé perdues par an. Avec un coût qui a été estimé à 3.9 milliards d’euros», souligne l’auteur de l’étude.
Ainsi, Paris, non seulement est la ville la plus polluée et la plus embouteillée de France, ainsi que la deuxième dans le classement des villes les plus chères du monde, elle est également la neuvième métropole la plus bruyante du monde, et la première d’Europe.
Au reste, en raison de la cherté de la capitale française, des pollutions sonores et de l’insécurité endémique, chaque année des milliers de personnes quittent Paris. La capitale a perdu 123 000 habitants depuis dix ans (d’après une étude du courtier Empruntis, 46% des Parisiens souhaitent quitter la capitale). Une chose est sûre, Paris perd de son attractivité. De sa splendeur. La capitale française est dorénavant cernée par la laideur. La puanteur.
Ils sont en effet des milliers de Parisiens à déménager pour fuir les multiples nuisances de la capitale française : la grisaille, le bruit, la pollution, le béton, le métro bondé, l’insalubrité, la saleté, les embouteillages, les quartiers ghettoïsés, l’enlaidissement des espaces publics, l’invasion des rats, le crack, les violences urbaines.
Avec une densité de population intra-muros supérieure à New York et même à New Delhi, Paris, la plus belle ville du monde devenue la poubelle du monde, devient insupportable à vivre au quotidien. Une ville-repoussoir.
Une capitale à l’image de la France, de ses institutions : en voie de paupérisation. De déclassement. De tiers-mondisation. De clochardisation. Une capitale sale propre à procurer quelques inspirations à des écrivains en herbe révoltés contre le système, dans le sillage des œuvres de Balzac, d’Eugène Sue, d’Emile Zola, qui ont su immortaliser le Paris de la misère, des malfrats hideux, des bas-fonds de la capitale, des marginaux, des bandits, des ouvriers, des prostituées, du vol, du meurtre, des barbares, des damnés de la civilisation, «forçats libérés, escrocs, voleurs, assassins». Un univers macabre que la bourgeoisie française contemporaine, c’est-à-dire les gouvernants, les patrons et les élites, s’apprête à ressusciter par la précipitation de la population dans la paupérisation, par le rétablissement des conditions de vie misérables du XIXe siècle. Dorénavant, Les Misérables ne sera plus une ancienne œuvre littéraire hugolienne, mais une réalité sociale contemporaine, parisienne.
Lentement mais sûrement, Paris devient la ville de toutes les pollutions : politique, morale, culturelle, pathologique. De toutes les nuisances : sécuritaire, ségrégationniste, sociale, professionnelle, résidentielle, policière, etc.
Les tapageuses et nauséabondes chaînes de télévision et de radio de Bolloré contaminent la population française non seulement avec leur pollution xénophobe, mais également avec leurs nuisances propagandistes, leur nocivité culturelle, leur toxicité informationnelle.
K. M.
Comment (55)