Voici pourquoi Ben Salman achète des joueurs finissants à coups de milliards
Par Abdelkader S. – Pendant que le prince héritier saoudien détourne l’attention des opinions publiques arabes et musulmanes, en faisant se focaliser les plus grands médias internationaux sur l’achat de joueurs de football en fin de parcours à coups de centaines de millions de dollars, à Washington, les pourparlers secrets pour la normalisation avec Israël vont bon train. C’est, en tout cas, ce qu’a a affirmé le cabinet du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, dans un communiqué officiel. Un communiqué rendu public non pas pour saluer quelque progrès dans les négociations parrainées par les Etats-Unis, mais pour calmer les opposants à une des conditions imposées par Riyad pour signer le pacte d’allégeance à l’entité sioniste.
En effet, la demande saoudienne de se voir accorder l’autorisation de lancer un programme nucléaire civil n’est pas du goût de tout le monde en Israël, notamment de l’ancien Premier ministre Yaïr Lapid, qui refuse catégoriquement que l’Arabie Saoudite soit dotée de cette technologie apanage des «grands» de ce monde. C’est donc pour des considérations internes pures que Benyamin Netanyahou a dû révéler au grand jour ce qui était censé être frappé du sceau de la confidentialité et a, dans le même temps, fait savoir à la partie saoudienne qu’en lieu et place de discussions bilatérales, c’est d’un monologue qu’il s’agit. Autrement dit, c’est à prendre ou à laisser.
De son côté, jouant sur plusieurs cordes à la fois, Mohamed Ben Salman se rapproche de l’Iran, ennemi juré d’Israël, pour essayer de glaner des concessions de la part de l’Etat hébreu, mais cela semble avoir joué en sa défaveur puisqu’il s’avère que c’est justement cette stratégie qui fait hésiter les Israéliens à accepter de doter l’Arabie Saoudite de la technologie nucléaire qui pourrait, à terme, craint-on à Tel-Aviv, même si des voix israéliennes relativisent en affirmant que de toute façon, les Saoudiens pourraient tout simplement se tourner vers les Chinois pour construire des centrales.
Quoi qu’il en soit, ce qui n’était que rumeurs et supputations se confirme. L’Arabie Saoudite négocie bel et bien avec Israël à Washington pour l’établissement de relations diplomatiques dans le sillage des réformes idéologiques, politiques et culturelles profondes que le régime wahhabite a introduites depuis que le roi Salman Ben Abdelaziz, proche des 90 ans, a décidé de confier les commandes du pays à son fils pour abandonner le dogme wahhabite à travers lequel les Etats-Unis ont maintenu les sociétés musulmanes dans l’ignorance et la bigoterie.
A quoi rime ce changement radical et accéléré ? Si on ne connaît pas les desseins irrévélés qui se cachent derrière la «révolution» qui se déroule chez les Al-Saoud, on sait par contre que celle-ci ira dans la direction que les Etats-Unis lui ont déjà fixée. En attendant, Mohamed Ben Salman continue de prospecter des stars finissantes de la balle ronde pour amuser la galerie.
A. S.
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