L’hymne algérien interrompu lors d’une manifestation sportive au Maroc
Par Karim B. – De coup de Jarnac en comportement puéril, d’ingratitude en traîtrise, le Makhzen prouve chaque jour un peu plus qu’une concorde est impossible avec cet Etat mendiant, dépourvu de principes. Après la virevolte inattendue du fils de la pèlerine marocaine soignée en urgence par l’Algérie alors que l’avion de la compagnie aérienne saoudienne qui la reconduisait dans son pays survolait l’espace aérien algérien et demandait une autorisation d’atterrir à l’aéroport international d’Alger Houari-Boumediene – un nom qui donne encore des frissons au régime de Rabat même d’outre-tombe –, le Maroc se distingue, quelques semaines à peine plus tard, par un nouveau coup fourré.
En effet, lors de la vingt-deuxième édition des championnats d’Afrique de karaté, qui a eu lieu du 14 au 20 août derniers à Casablanca, au Maroc, l’hymne national algérien a été interrompu lorsqu’une médaillée d’or algérienne est montée sur le podium après avoir vaincu son adversaire marocaine. «La médaille d’or d’ouverture de la journée a été remportée par l’Algérienne Manel Mekki en Kumite junior féminin -48 kg. La prometteuse karatéka algérienne a battu la Marocaine Douaa El Machouat 2-0», lit-on sur le compte rendu de la Fédération internationale de karaté.
Ce comportement indigne des autorités marocaines contredit l’accueil chaleureux qui a été réservé aux délégations marocaines des différentes disciplines sportives durant les championnats et les jeux organisés en Algérie. Les sportifs marocains se sont dit eux-mêmes heureux de se retrouver dans une ambiance qui leur a fait oublier qu’ils étaient en terre étrangère. A aucun moment, il a été porté à la connaissance de l’opinion publique de quelque dépassement ou attitude inhospitalière à l’égard des sujets de Mohammed VI, bien que ces deniers soient systématiquement briefés avant tout déplacement en Algérie ou dans n’importe quel autre pays. On l’a vu au Mondial de football au Qatar où les deux patrons des services de renseignement, Abdellatif Hammouchi (DGST, sécurité intérieure) et Yassine Mansouri (DGED, action extérieure) se sont introduits jusque dans les vestiaires de l’équipe marocaine.
Ce sont les réseaux sociaux qui se sont emparés de cet événement malheureux qui a échappé à la vigilance des médias, lesquels étaient focalisés sur deux autres incidents internationaux liés au football : le scandale du Brésilien Neymar da Silva Santos Junior qui s’est affiché en Arabie Saoudite arborant de façon ostentatoire la croix chrétienne et une affiche montrant le joueur algérien Islam Slimani sur fond d’une carte de l’Algérie rognée. Le club brésilien auteur de cette maladresse a dû rattraper sa gaffe et demander des excuses aux Algériens.
Ces trois faits confirment que, désormais, le sport et la politique ne font qu’un.
K. B.
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