L’agent Gèze meurt et laisse derrière lui ses islamistes algériens orphelins
Par Kamel M. – François Gèze est mort. C’est la maison éditrice de l’inculte Habib Souaïdia métamorphosé en Voltaire qui l’annonce dans un entrefilet. Qui était ce François Gèze ? C’est en 2014 que le lieutenant-colonel Abdelali Belazoug faisait des révélations fracassantes sur les activités de cet agent activant pour le compte des services secrets marocains. Les faits graves sur lesquels il avait levé le voile expliquaient l’acharnement dont fait l’objet l’Algérie.
L’ancien militaire, qui avait décidé de quitter l’armée malgré l’insistance de feu le général Mohamed Lamari pour l’en dissuader, expliquait comment il avait été mis en contact avec le directeur des éditions La Découverte dans le but de l’ajouter à la liste des félons qui avaient été pris en charge par les officines françaises et marocaines pour s’en prendre à l’armée algérienne. «François Gèze a demandé ce que je pensais du livre de Souaïdia, La Sale Guerre, et je lui ai répondu qu’à part les noms des officiers et des lieux, tout le reste n’est qu’un tissu de mensonges», a relaté Abdelali Belazoug. «Cela lui a déplu et il a immédiatement changé de sujet», a-t-il poursuivi, en révélant que le livre de Mohamed Samraoui a, lui aussi, été publié par le même François Gèze mais dans une maison d’édition différente «pour créer une diversion».
Le lobby du «qui tue qui» voulait éditer un livre signé par l’ex-officier algérien mais les deux hommes ne se sont pas mis d’accord sur le titre. «Gèze voulait titrer le livre La Spirale de la terreur», a-t-il fait savoir, avant de mettre à nu les velléités du directeur de La Découverte qui l’a mis en contact avec Salima Mellah, une «chercheuse» algérienne établie en Allemagne, et Jeanne Kervyn, une «sociologue» belge, pour essayer de lui tirer les vers du nez sur les troupes de l’armée algérienne stationnées le long de la frontière avec le Maroc, en insistant sur l’«organigramme» et les «types d’armements». «Leurs questions étaient ciblées et cela démontrait clairement qu’elles étaient en mission commandée», a relevé le lieutenant-colonel Abdelali Belazoug. Ce dernier, qui a également été approché par Jean-Baptiste Rivoire dans le même but, a eu beau expliquer à son interlocuteur français natif de Casablanca, au Maroc, que l’armée algérienne n’intègre pas la doctrine de la terreur et de la violence dans la formation des soldats et des officiers, mais François Gèze ne l’entendait pas de cette oreille. Son objectif était autre.
«Il est impossible que des soldats algériens puissent commettre des massacres car ils font partie du peuple et ils ne sont pas formés pour cela mais pour défendre le pays», a assuré l’ancien militaire qui a été approché par le beau-frère de l’ancien président Ahmed Ben Bella, selon ses dires. L’ancien officier est revenu sur le procès de Paris, intenté en juillet 2002 par l’ancien ministre de la Défense nationale, le général à la retraite Khaled Nezzar, contre la machine de propagande anti-ANP. Ses révélations recoupent les informations révélées par Algeriepatriotique selon lesquelles François Gèze est la tête pensante du réseau qui a réussi à rallier à son plan l’ancien patron du FFS, Hocine Aït Ahmed, «très proche, a rappelé Abdelali Belazoug, du défunt roi du Maroc Hassan II et du Makhzen en général». Ce dernier a témoigné lors du procès en faveur du sacripant Habib Souaïdia, radié des rangs de l’armée après avoir écopé de cinq ans de prison ferme pour racket.
K. M.
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