Vers la fin de la dictature du dollar du monde de Netanyahou
Une contribution de Saadeddine Kouidri – Si la candidature de l’Algérie n’a pas encore été retenue à Johannesburg par les BRICS, ce n’est certainement pas à cause de critères économiques puisque les 3/5 des membres les plus influents l’ont acceptée. Les critères évoqués pour justifier le report, amalgamé dans les réseaux sociaux à un refus, permet des spéculations qui ont la marque de fabrique des économistes et leur sacro-sainte croyance qui fait de l’industrialisation d’un pays le principal atout au développement, corrélé à la civilisation, d’où découle le jugement positif de la colonialisme de peuplement, et ce malgré le génocide de l’Amérindien, les tentatives de génocides de l’Algérien, du Palestinien… jusqu’à la naturalisation du droit d’intervention armée sur des pays indépendants, membres de l’ONU, avec ou sans le consentement de ce dernier en sus de la fabrique d’un monstre dans la personne de Netanyahou, ce génocidaire. Intouchable, parce qu’il est à la tête d’une démocratie occidentale. Les pays s’organisent pour que le monde puisse vaincre un jour un tel monstre.
Le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine (BRIC) avaient tenu leur premier sommet en 2009 en Russie. A leur 11e sommet tenu en 2019 au Brésil, devenus BRICS, ils affirment dans leur communiqué : «Nous restons attachés au multilatéralisme et à la coopération des Etats souverains afin de maintenir la paix et la sécurité». Au 13e sommet en 2021, ils regrettent «l’inégalité flagrante dans l’accès aux vaccins, aux diagnostics et aux traitements, en particulier pour les populations les plus pauvres et les plus vulnérables du monde». Le 31 juillet 2022, le président Tebboune annonce l’intention de l’Algérie à les rejoindre et le 7 novembre il en fait la demande officielle. Bravo !
Nous pouvons mieux cerner l’objectif commun des pays initiateurs de cette organisation qui sont si différents et dans beaucoup de domaines divergents pour ne pas dire s’opposent, si nous relevons l’unique but qui a pu les réunir.
Il est plus facile d’y arriver si on jette un coup d’œil à une organisation similaire, l’Organisation de coopération de Shanghai. Dans cette organisation, la Chine, la Russie se préoccupent en premier de la sécurité de milliers de kilomètres de frontières communes par des accords d’amitié et de paix mais pas seulement.
Si nous sommes déçus par l’Inde et le Brésil, c’est parce qu’ils retardent notre participation. Ils ne sont pas les seuls à y avoir contribué. L’actif dans la nouvelle banque n’était-il pas prématuré, surtout si le corrèle à la représentation du Président, par un ministre de la Finance et non pas par le ministre des Affaires étrangères ou un ambassadeur, à Johannesburg ? Le doute d’un forcing n’est-il pas légitime ? Ces maladresses des fonctionnaires qui relèvent souvent de la sous-estimation de la tâche, du manque d’adhésion sèment l’illusion qu’amplifie le sentiment, celui, avec lequel nous nous considérons, à juste titre, comme de dignes partenaires sur le chemin des revendications des égalités entre les nations, n’en déplaise aux néocolonialistes, à tous nos ennemis et à leur avant-garde la Réaction.
L’opération militaire de la Russie en Ukraine donne plus d’opportunités aux BRICS non pas pour dédollariser le monde mais pour asseoir d’autres monnaies d’échanges. Damer le pion au dollar pour lui supprimer le monopole dans l’échange international relève d’un accord tacite entre tous les membres et candidats aux BRICS à ce sujet. Dans ce cas précis, le flux d’argent que génère le dinar à beaucoup moins de valeur comparée à ceux qui ont été intégrés, sachant que le monde multipolaire n’attend plus et qu’il faut faire avec les cartes en mains. Nous sommes condamnés à mieux nous préparer.
Souvent, quand on parle de l’Inde on évoque sa performance en informatique et dans l’espace mais jamais celle que Karim B. fait bien de rappeler dans ce journal : «L’Inde où le système anachronique des castes fait que 500 millions d’Indiens ne disposent pas de toilettes et défèquent en plein air où dans les fosses de fortune que les parias vident à mains nues.»
L’idée de rejoindre les BRICS est excellente, contrairement à l’information et à l’accompagnement à l’adhésion. Ils ont entraîné un feed-back négatif.
Attaf, le ministre des Affaires étrangères, n’est-il pas, lui non plus, victime de la propagande diffusée par nos radios et télévisions quand il parle dans sa dernière conférence de continuer à défendre nos principes «dans d’autres cadres» que les BRICS. Il laisse entendre que cette organisation est derrière alors qu’elle est encore devant nous.
La dissolution de l’URSS marque toujours les événements actuels. Le Pacte de Varsovie créé le 14 mai 1955 et dissous le 1er juillet 1991 est une alliance militaire, mais aussi économique et politique des pays de l’est de l’Europe autour de l’URSS. Il est né au lendemain de l’entrée de l’OTAN en Allemagne fédérale ou, comme on dit, l’entrée de l’Allemagne dans l’OTAN. Les BRICS avec d’autres organisations viennent pallier une telle dissolution vu que l’OTAN est l’armée du G7, et qu’elle avance vers l’est de l’Europe au lieu de se cantonner à l’Ouest. En 2014, les BRICS se sont dotés de la Nouvelle Banque de développement (NBD) basé à Shanghai pour lutter contre le protectionnisme des pays du G7 adossé à l’OTAN et contrer leur pouvoir absolu du FMI et sur le système monétaire international
La règle statutaire des BRICS est «Un Etat, une voix», «conformément aux principes de justice et d’équité du groupe. Toutes les décisions sont prises à l’unanimité» contrairement aux institutions de Bretton Woods (FMI, Banque mondiale). La règle est aussi de ne pas laisser les conflits bilatéraux interférer dans le groupe pour ne se focaliser que sur les objectifs. A ce sujet, on peut avoir en tête «La route de la liberté» de l’Inde et «La route de la soie» des Chinois.
Il faut rappeler que c’est à Bretton Woods en 1944 qu’une conférence internationale organise le système monétaire et fait du billet vert un étalon de référence avec l’or, sauf que le 15 août 1971 Richard Nixon suspend arbitrairement la convertibilité en or du dollar.
S. K.
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