L’Algérie n’a pas apporté sa brique à l’édifice des BRICS
Une contribution de Mohamed-Salah Benteboula – A l’issue du 15e Sommet du groupe des BRICS, qui s’est tenu du 22 au 24 août dans la ville de Johannesburg (Afrique du Sud), six nouveaux membres (Arabie Saoudite, Argentine, Egypte, Emirats arabes unis, Ethiopie et l’Iran) rejoindront le groupe à partir du premier janvier 2024.
Au départ, un indicateur financier, l’idée des BRICS a été formulée par Goldman Sachs dans un rapport de 2001 intitulé «The World Needs Better Economic BRICs». En 2006, le concept a permis le groupement incorporé dans la politique étrangère du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine. L’Afrique du Sud a rejoint ce groupe en 2010 devenant BRICS.
Depuis la demande d’adhésion de l’Algérie aux BRICS en 2022, les lignes directrices, les critères et les procédures du processus d’expansion du groupe ont été au centre des discussions et des débats au sein des médias. Chacun y va de son analyse sur l’aspect des critères : l’aspect économique, l’aspect géopolitique de la guerre en Ukraine et le vote des résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU.
Selon le gouvernement algérien, la non-adhésion de l’Algérie aux BRICS ne dénature pas sa nouvelle position, énonçant l’orientation vers l’Asie centrale et l’Asie comme l’un des axes de la politique étrangère du pays.
Compte tenu de la dimension internationale que revêt le groupe des BRICS et de la nécessité d’adapter le pays aux mécanismes de la gouvernance mondiale, tout l’enjeu est de proposer la création d’une mission gouvernementale sur les raisons de la non-adhésion aux BRICS. Cette mission établira un rapport détaillé sur le rôle des ministères dans le cadre des étapes visant à mobiliser l’appui de la candidature du pays pour son adhésion en tant que membre au sein du groupe des BRICS
L’orientation de la politique étrangère du pays vis-à-vis des conclusions du dernier sommet des BRICS soulève des questions quant aux perspectives de renforcement des relations économiques avec les 11 pays membres du groupe. Ainsi, le but de cette contribution écrite est de formuler cinq questions relatives à la diplomatie économique :
1- La non-adhésion à l’Organisation mondiale du commerce a-t-elle eu un impact ?
2- Quels ont été les rôles du Produit intérieur brut (PIB) et du taux de contribution du secteur industriel au PIB dans la valorisation du processus d’adhésion ?
3- Sur quelle base de prévision a été approuvée la demande du pays à rejoindre les BRICS ?
4- Quel sera l’avenir de la participation du pays (avec une contribution de 1,5 milliard de dollars américians) au capital de la Nouvelle Banque de développement relevant des BRICS ?
5- Qu’en est-il du modèle de pays partenaires du groupe et de pays partenaires potentiels ?
M.-S. B.
Géographe
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