Panique en Afrique : des présidents affolés limogent leurs chefs d’état-major
Par Kamel M. – Etrange situation que celle que vit le continent africain actuellement, notamment dans sa partie francophone. En effet, au lendemain du coup d’Etat qui a déboulonné Ali Bango au Gabon survenu quelques jours à peine après celui du Niger, les présidents de pays comme le Cameroun et le Rwanda anticipent tout scénario similaire, en limogeant des hauts gradés et en les remplaçant par d’autres censés être plus loyaux et éloignés de toute velléité politique.
Alors que des efforts monumentaux ont été déployés par plusieurs pays de la région, dont l’Algérie qui a dépêché son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, au Nigeria, au Bénin et au Ghana, et le secrétaire général du même ministère, l’ambassadeur Lounès Magramane, à Niamey où il a eu des discussions avec les protagonistes sur place, un nouveau putsch au Gabon a désarçonné tout le monde. Il devient de plus en plus clair, depuis le renversement d’Ali Bongo et Mohamed Bazoum, que d’autres officiers des armées africaines passeront à leur tour à l’acte dans une espèce d’effet d’entraînement encouragé par le rejet populaire des régimes en place accusés d’être à la solde de la France et d’agir au détriment des intérêts des peuples de la région.
Le président français a bien averti ses vassaux de la CEDEAO qu’une intervention militaire au Niger était rendue nécessaire par le risque de contagion qui n’épargnerait aucun pays de ce groupe qui continue d’être au service de l’ancienne puissance coloniale. Une mise en garde fondée sur des informations sûres, obtenues auprès des services secrets français auxquels le locataire de l’Elysée a reproché de n’avoir pas vu venir la chute brutale de Bazoum au Niger, où la France exploite les vastes gisements d’uranium essentiels au fonctionnement des centrales nucléaires génératrices d’électricité en France.
«A qui le tour ?» s’interroge-t-on désormais dans les pays directement ou indirectement impactés par les changements brusques et brutaux qui émaillent le continent africain où la France, la Chine, la Russie et les Etats-Unis se bousculent pour installer leurs entreprises et leurs bases militaires. Le dernier Sommet Afrique-Russie est le prélude à un positionnement de Moscou dans cette région du monde, tandis que la Chine, dans le cadre de sa Route de la soie, compte sur l’Afrique pour en assurer le succès, cependant que la France en est éjectée et que les Etats-Unis peinent à maintenir leur hégémonie face au nouvel échiquier mondial ébranlé par l’opération militaire russe en Ukraine.
K. M.
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