Annonce imminente de la normalisation de l’Arabie Saoudite avec Israël ?
Par Abdelkader S. – Coup de massue pour les intégristes qui ont fait du wahhabisme leur credo, épousant l’islam le plus rigoriste et le plus radical au point de donner naissance à un terrorisme islamiste criminel qui a fait des centaines de milliers de morts dans les pays musulmans et à travers le monde. La référence saoudienne est en train de disparaître progressivement au profit d’un rapprochement entre les régimes de Riyad et de Tel-Aviv. La politique aura ainsi définitivement pris le dessus sur la religion.
Deux annonces préludent l’imminence de l’annonce officielle d’une normalisation entre l’Arabie Saoudite et l’Etat hébreu, annonce qui sera faite par le président des Etats-Unis, Joe Biden, parrain des pourparlers «secrets» en cours entre les délégations des deux pays à Washington. La première a été révélée par une Radio officielle israélienne qui a fait état de rencontres frappées du sceau de la confidentialité, tenues dans la capitale saoudienne entre des responsables israéliens et saoudiens. La seconde a trait à la visite officielle qu’entreprend un ministre israélien dans le cadre d’une rencontre de l’ONU, dont les travaux se déroulent en Arabie Saoudite. Le membre du gouvernement israélien aurait eu des échanges en aparté avec ses hôtes saoudiens. Ces deux annonces interviennent, par ailleurs, après celle ayant fait état de la présence du patron des services secrets israéliens, David Barnea, aux Etats-Unis, fin juillet dernier, dans le cadre des démarches visant à finaliser l’accord entre les deux ennemis d’hier.
La normalisation des relations entre l’Arabie Saoudite et Israël était dans l’air depuis l’arrivée précoce au pouvoir du prince héritier Mohamed Ben Salman et l’amorce du processus de rapprochement avec l’entité sioniste sous la houlette de Jared Kushner, gendre de l’ancien président des Etats-Unis, Donald Trump. Proche de l’homme fort d’Abu Dhabi, Mohamed Ben Zayed, Mohamed Ben Salman a cautionné l’opération tout en prenant le temps d’y adhérer, vu l’extrême sensibilité du dossier, le roi d’Arabie Saoudite étant le «serviteur» des deux Lieux Saints de l’islam et une annonce précipitée d’un tel revirement cataclysmique faisait craindre un tsunami dans le monde musulman.
Or, les ballons de sonde lancés avec l’engagement de quatre pays arabes – les Emirats arabes Unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan – ont démontré que la rue arabe pouvait être maîtrisée et que l’onde de choc n’était pas aussi importante qu’on eût pu l’imaginer, les peuples musulmans étant occupés à applaudir les dribbles des joueurs en fin de carrière Cristiano Ronaldo, Lionel Messi et autre Karim Benzema, dans les clubs de football amateur saoudiens qui viennent de les acquérir contre plusieurs centaines de millions de dollars, histoire d’amuser la galerie, pendant que les enjeux géopolitiques se négocient dans le secret des salons capitonnés.
Une chose est sûre : la normalisation annoncée du régime des Al-Saoud avec Israël décomplexera les pays arabes encore hésitants et les incitera à suivre la voie du pays le plus influent du monde arabo-musulman, de par sa richesse et sa position en tant que terre de l’islam. Ce sera alors la plus grande victoire du sionisme qui pourra compter sur ses nouveaux vassaux pour mieux dominer le monde.
Heureusement que la guerre que la Russie a déclenchée contre l’arrogant Occident a contrebalancé cette tendance et créé une nouvelle aire de puissance, avec la Chine.
A. S.
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