Il s’est engagé à défendre Israël avant tout : les manœuvres cairotes de Bourita
Par Mohamed K. – Comme prévu, l’organisation panarabe s’est réunie en urgence, ce mercredi 11 octobre, au Caire, en Egypte, sous la présidence du ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita. Une réunion qui intervient à la demande des autorités palestiniennes et au cours de laquelle une résolution a été adoptée, exigeant un «arrêt immédiat de l’agression israélienne contre la bande de Gaza et de l’escalade dans la région et ses environs».
Au moment où la Ligue arabe réaffirmait «la centralité de la question palestinienne» et son «attachement à une paix équitable et globale basée sur la solution à deux Etats», appelant les parties à faire preuve de retenue, le ministre marocain a adressé de nouveaux messages sibyllins pour mettre en garde les parties en conflit contre les répercussions humanitaires et sécuritaires catastrophiques qui peuvent découler de la poursuite de cette escalade. Et, au lieu de se soucier de la série de provocations inqualifiables perpétrées par les sionistes contre le peuple palestinien de Gaza, suscitant une grande colère dans les milieux populaires, il a mis sur un même pied d’égalité l’agresseur et l’agressé face aux nouvelles vagues de violence dont tout le peuple palestinien risque de payer le prix.
Il est évident que pour Bourita, dont le souci de son gouvernement reste grandement capté sur l’organisation du prochain Sommet du Néguev, l’offensive israélienne a d’innombrables motifs recevables.
Il n’en demeure pas moins que les humiliations que les sionistes voulaient faire subir à la population palestinienne de Gaza est un signal fort, en ce sens que la langue du sieur Bourita n’a pas daigné être univoque pour interpeller Israël pour que cessent les actes terroristes de ses kibboutz ciblant Gaza.
Très proche des autorités israéliennes, dont il assume clairement sans ambages l’amitié, comme son roi, il n’a à aucun moment usé de cette occasion cairote pour rappeler Israël à l’ordre. Les assauts répétés de sionistes radicaux contre Gaza n’ont jamais été suivis par une quelconque condamnation univoque de sa part. Bien au contraire, il a toujours préféré la posture de l’autruche à cette occasion.
Il est vrai que de nombreuses voix diplomatiques au sein de la Ligue arabe se sont élevées pour sérier les désaccords relatifs à ce dossier qui envenime toujours les relations entre les pays arabes.
A noter que plusieurs points de la déclaration n’ont pas fait l’unanimité. L’Algérie refuse, en effet, tout ce qui met sur un pied d’égalité les souffrances du peuple palestinien et les agressions continues de l’entité sioniste. La délégation algérienne s’est démarquée de tout ce qui peut assimiler les victimes palestiniennes qui militent pour leur droit inaliénable à exercer leur droit à un Etat souverain sur la base des frontières de 1967, aux pratiques de l’entité sioniste qui viole les conventions et résolutions internationales les plus légitimes.
La Syrie, l’Irak et la Libye ont aussi émis des réserves concernant son contenu. Tripoli a exigé carrément la suppression de la phrase «condamnent les agressions sur les civils des deux côtés». L’Irak a émis une seconde réserve, elle concerne la solution à deux Etats.
Bien qu’il ait déjà échoué dans cette besogne, le ministre marocain a choisi la fuite en avant, en guise de manœuvre, pour alimenter sa proximité avec ses amis hébreux et servir leur propagande visant vainement à rallier une opinion arabe qui reste majoritairement à redéfinir.
L’offensive palestinienne, dont les principales tendances sont favorables à cet acte courageux des combattants de l’opération «Déluge d’Al-Aqsa», démontre une détermination à ne pas abandonner face à l’ennemi israélien, dont le sieur Bourita défend les thèses, notamment le partage du narratif sioniste. Un narratif qui n’est rien d’autre qu’une dérive visant à couvrir les crimes de l’occupation et les massacres qu’elle commet jour et nuit à Gaza, lesquels constituent des crimes de guerre, les civils étant privés d’électricité, d’eau, de nourriture et de soins médicaux.
Nasser Bourita, qui fait la sourde oreille malgré les appels et les rappels des parties palestiniennes, s’est engagé sans le dire à défendre Israël en premier et à en promouvoir les intérêts.
En adoptant cette posture et en laissant les choses dégénérer, alors qu’il a la pleine responsabilité morale de défendre d’abord les Palestiniens – car représentant les victimes –, il tombera, de ce fait, dans la poubelle de l’histoire palestinienne.
Qu’il sache que son jugement sera impitoyable.
M. K.
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