Pourquoi l’Algérie a eu raison de ne pas prendre part au Sommet-piège du Caire
Par Abdelkader S. – Comme il fallait s’y attendre, le Sommet du Caire «pour la paix» a accouché d’une souris. Pendant que les chefs d’Etat et autres représentants palabraient sur la nécessité d’arriver à un cessez-le-feu immédiat pour arrêter les massacres «des deux côtés», les premiers camions d’aides humanitaires traversaient le passage de Rafah qui avait été bloqué par de gros blocs de béton côté égyptien, pour mieux renforcer le blocus imposé à Gaza et mieux assoiffer et affamer sa population assiégée.
L’émir du Qatar a quitté la réunion sans avoir prononcé son discours, en guise de protestation contre l’égoïsme qui a marqué cette rencontre à laquelle l’Algérie a refusé de prendre part et qui a vu la participation de la présidente du Conseil italien, du président du gouvernement espagnol, du Premier ministre britannique, ainsi que d’une représentante des Etats-Unis, aux côtés du meneur de la normalisation, l’Emirati Mohamed Ben Zayed, et des dirigeants koweïtien, bahreïni et jordanien, entre autres. Ceux qui ont décidé d’être présents à ce sommet ont ceci de commun, qu’ils ont presque tous besoin de justifier leur attitude mitigée face aux crimes que l’Etat terroriste d’Israël commet impunément à Gaza.
Mettant l’entité sioniste criminelle et le peuple palestinien dépossédé de sa terre sur un même pied d’égalité, le Sommet du Caire n’aura servi qu’à porter la voix du président égyptien, Abdelfattah Al-Sissi, qui a martelé que son pays refusait d’être le «dindon de la farce» dans cette guerre que se livrent Israël et le Hamas palestinien. Une organisation islamiste qui n’est pas en odeur de sainteté auprès du régime d’Al-Sissi. Ce dernier a été jusqu’à inviter l’Etat hébreu à faire évacuer, par la menace d’extermination, les habitants de Gaza vers le Néguev et ne pas songer à se servir du Sinaï pour un nouvel exode similaire à celui de 1948. Ce qui inquiète les autorités égyptiennes, en fait, ce n’est pas tant la souffrance des Palestiniens, mais le risque d’un flux massif vers la péninsule septentrionale qui ferait de l’Egypte un second Liban ou une autre Jordanie, qui accueillent sur leur sol al-shatat, la diaspora palestinienne.
La complicité de l’Egypte dans le malheur qui frappe la bande de Gaza est telle que des sources palestiniennes ont indiqué que le convoi de vingt camions qui est entré, ce matin via le terminal de Rafah, comporterait en son sein des espions du Mossad et de la CIA. Ceux-ci seraient dotés de dispositifs sismiques avancés et équipés de matériel électronique sophistiqué pour espionnage et écoute. Ces Palestiniens pointent un doigt accusateur en direction de l’Egypte qui aurait passé un deal avec Emmanuel Macron pour localiser les otages français.
Les officiers algériens qui ont participé à la guerre israélo-arabe de 1967 savent de quoi les Egyptiens sont capables.
A. S.
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