«Déluge d’Al-Aqsa » : signe divin de finitude du monde ou de paix sur l’humanité ?
Une contribution de Youcef Benzatat – Si la Russie a alerté, dans un premier temps, l’empire des oligarques occidentaux en stoppant net leur projet de destruction de l’Etat syrien, comme ce fut le cas pour l’Irak et la Libye, en attendant de «balayer» à leur tour l’Algérie et l’Iran, et tous ceux qui leur résistent, pour ensuite venir ébranler leur quiétude par l’ouverture d’un front de confrontation contre son poste avancé à ses frontières, «l’opération spéciale» en Ukraine a eu pour effet immédiat le sursaut souverainiste de l’Afrique contre le néocolonialisme.
Leur réaction d’une extrême violence à l’entrée en guerre de la Palestine pour son indépendance contre ce qui est convenu de considérer comme le poste avancé de cet empire face au soleil levant, a précipité ouvertement l’opinion mondiale des peuples au rejet de l’immoralité avec laquelle il est apparu au grand jour. Le «Déluge d’Al-Aqsa» est venu à son tour dévoiler la nature profonde de cet empire et ses véritables intentions, annihilant toute sa propagande sur sa prétendue conformité et son attachement aux institutions et au droit international.
Cette réaction disproportionnée et démesurée à l’extrême face à l’affront de l’entrée en guerre de la Palestine contre le poste avancé oriental de l’empire, traduit chez les oligarques occidentaux une panique insupportable, engendrée par la crainte de la généralisation du conflit à toute la région, avec comme conséquence la défection de la vassalisation des oligarques locaux et la perte de la mainmise sur les richesses que cette région recèle. Alors qu’ils croyaient y avoir assis indéfiniment leur domination. Cela, au moment où l’étau s’est resserré significativement sur leurs intérêts commerciaux, financiers et où ils sont privés d’accès aux matières premières à bon marché, engendré par la montée en puissance des BRICS, le processus de recouvrement de la souveraineté sur les matières premières enclenché en Afrique et ailleurs dans le reste du monde et, surtout, l’autonomie monétaire qui tend à se généraliser au détriment du monopole du dollar et de l’euro dans les transactions commerciales internationales.
Par cette réaction disproportionnée et démesurée à l’extrême, les Palestiniens ont eu le mérite de dévoiler au grand jour le désarroi des oligarques occidentaux, face à la peur de leur potentielle déchéance et celui de l’effondrement de leur empire. La fuite en avant vers laquelle ils se sont engouffrés, en déclarant la guerre totale à Gaza, par le massacre aveugle de sa population civile, ne traduit pas moins ce sentiment de crainte de la défaite et de l’effondrement de leur empire. Cette fuite en avant leur est imposée par les circonstances. A moins d’accepter de rétablir la souveraineté des Palestiniens sur leur terre dans les frontières tracés par l’ONU en 1967, avec Jérusalem comme Capitale. Eventuellement se soumettre au droit international et cesser définitivement leur ingérence dans la vie politique des Etats du reste du monde.
Bien évidemment, cela les amènera en toute logique à revoir à la baisse leur niveau de vie. Ce qui ne semble pas qu’ils soient prêts à accepter ni même à accepter d’être soumis à une instance internationale au détriment de leur prétention hégémonique sur le reste du monde. Place donc à la guerre totale, à la barbarie extrême et à la réanimalisation des instincts comportementaux. C’est de la langue même d’une juive allemande naturalisée américaine dans la foulée de la Seconde Guerre mondiale contre le nazisme, Hannah Arendt, qui l’affirme, en soutenant que lorsque le fascisme est acculé à la défaite, il déchaîne avec outrance toute la violence et la barbarie qui le caractérise.
Il suffit de prêter l’oreille à la sémantique accompagnant la barbarie qui s’est abattue sur Gaza et le déchaînement des médias et des institutions étatiques de l’Europe et des Etats-Unis d’Amérique, en réaction au déclenchement de ce deuxième front, le «Déluge d’Al-Aqsa», avec tout le potentiel de l’embrasement de la région et même au-delà, pour en mesurer le désarroi et l’amère prise de conscience des oligarques occidentaux de l’inéluctable effondrement de l’empire. Un empire qu’ils ont façonné à coups de génocides, de pillages et d’avilissement du reste de l’humanité pendant près de cinq siècles. Ainsi, les valeurs, tels que les droits de l’Homme, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, les conventions de la guerre, dont ils prétendent être aux fondements de leur empire, sont ouvertement abandonnées et ignorées dans les faits.
L’empire joue sa survie en Palestine comme en Ukraine. Pas de place pour un quelconque sentiment d’humanisme ou de volonté de paix et de justice. Rien que de la violence jusqu’à la barbarie que l’on observe à Gaza. On peut s’attendre au pire de tout ce que l’humanité a subi à ce jour, en tenant compte de l’arsenal meurtrier et destructeur qui se trouve entre des mains irresponsables. Plus même que les six millions de résistants algériens morts pendant la colonisation pour obtenir l’indépendance. Plus que les trois millions de résistants vietnamiens morts pour contraindre les Etats-Unis de se retirer de leur terre. Voire plus que les morts sous les bombes nucléaires déversées cruellement sur Hiroshima et Nagasaki.
Prions pour que le «Déluge d’Al-Aqsa» ne soit pas un signe divin de finitude du monde au détriment de la paix et de la justice au profit de l’humanité.
Y. B.
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