L’Algérie accuse les soutiens d’Israël d’adopter une attitude «complaisante injustifiable»
Le ministre des Affaires étrangères a appelé, depuis New York, à la cessation immédiate des frappes aléatoires d’Israël sur la bande de Gaza et à la levée du blocus inique qui lui est imposé. Dans son allocution devant le Conseil de sécurité réuni pour examiner la situation en Palestine, Ahmed Attaf a déclaré que cette session «se tient dans un contexte exceptionnel, ayant induit un scandaleux travestissement des faits et des données de base de la cause palestinienne, ce qui n’aurait jamais pu avoir lieu, n’était-ce la convergence de deux phénomènes, chacun contribuant à l’aggravation de l’impact de l’autre».
«Il s’agit, bel et bien, de la marginalisation quasi-totale de la cause palestinienne et du dénigrement de son importance sur la scène internationale. Il s’agit, aussi, de la complaisance injustifiable à l’égard de l’occupation sioniste qui jouit d’une immunité absolue, sans limites, inconditionnelle et injustifiée», a-t-il dénoncé.
Concernant le phénomène de «marginalisation de la cause palestinienne», Attaf a évoqué une «absence totale de la cause des priorités de la communauté internationale qui s’est soustraite à ses responsabilités, revenant sur ses décisions et promesses concernant l’établissement d’un Etat palestinien indépendant sur les frontières de 1967 avec Al-Qods pour capitale».
La cause palestinienne «n’a bénéficié d’aucune initiative de paix sérieuse depuis les années 1990, ce qui a entravé les efforts diplomatiques internationaux pour près de trois décennies, cette cause demeurant otage d’une illusion extrêmement dangereuse, celle de la quête d’une paix, d’une sécurité et d’une stabilité au Proche-Orient au détriment des droits légitimes du peuple palestinien et sur les décombres de son Etat», a soutenu le ministre.
Concernant la complaisance dont jouit l’entité sioniste, Ahmed Attaf a mis en garde que celle-ci «n’a fait qu’envenimer la situation, en permettant l’annexion de territoires palestiniens par la force et l’hégémonie sur plus de 78% de la superficie de la Cisjordanie, portant un coup fatal au projet des deux Etats, comme cadre pour une solution pacifique, juste et viable» au conflit arabo-sioniste.
Aussi cette complaisance «n’a fait que nourrir les politiques discriminatoires imposées et rejetées dans la ville d’Al-Qods occupée, dont on veut changer le statut juridique et historique, via le grand projet de sa judaïsation par la force, a poursuivi le ministre». «Cette complaisance qui fait foi d’immunité en faveur de l’entité sioniste a ouvert la voie à plus de massacres, de déplacements forcés de dizaines de milliers de Palestiniens et de destruction de leurs infrastructures vitales et de leurs habitations, ces deux dernières décennies», a-t-il fait remarquer.
Dans le même sillage, Ahmed Attaf a souligné que les frappes sur la bande de Gaza «ne sont qu’un nouvel épisode hideux de la série de crimes barbares inédits dans l’histoire de la région de par leur bilan tragique, commis par l’occupation sioniste contre un peuple sans défense, trahi et privé des moyens de vie, plutôt de survie, les plus élémentaires».
«Les derniers développements, a encore expliqué le ministre des Affaires étrangères, mettent à l’épreuve l’Organisation des Nations unies, ses valeurs et ses principes», appelant à faire prévaloir la logique de la loi sur celle de la force, à opter pour l’équité plutôt que la politique à géométrie variable, et à se conformer aux garde-fous contraignants, plutôt qu’à l’impunité lorsqu’il est question d’occupation sioniste».
Attaf a, en outre, appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à «accélérer la levée du blocus imposé à Gaza». «Ce dernier, a-t-il insisté, constitue en soi un crime de guerre et un crime contre l’humanité», estimant impératif que cessent les frappes «aléatoires» ayant couté la vie à des milliers d’âmes innocentes, des frappes qui constituent un crime de guerre et un génocide. Il faut aussi qu’il soit mis fin aux déplacements forcés des populations «qui se hissent au rang de crime d’épuration ethnique» et que soit permis l’acheminement, «inconditionnellement et sans restriction aucune», des aides destinées aux citoyens de Gaza.
Le ministre a, par ailleurs, fustigé le déni du droit dont se rend coupable Israël, au regard des 87 résolutions adoptées depuis le début de ce conflit et sur lesquelles l’ONU est revenue, «pour la simple raison que la force occupante a décidé de ne pas s’y conformer». «Le Conseil de sécurité accepterait-il que toutes ses résolutions sur la cause palestinienne soient bafouées, tout simplement parce que l’occupant cherche une légalité sur mesure qui lui soit exclusivement appliquée ?», a-t-il interrogé, en mettant l’ONU devant ses responsabilités qu’il doit «assumer pleinement».
R. N.
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