Interview – Candice Vanhecke : «On risque d’avoir de nouveaux attentats !»
Candice Vanhecke est journaliste indépendante en Belgique. Elle a été chercheuse à l’Institut d’études du judaïsme à l’Université libre de Bruxelles, avant d’être engagée comme journaliste à l’édition belge du newsmagazine Marianne, devenu ensuite M-Belgique, disparu aujourd’hui, où elle était spécialisée dans le domaine des religions et de la laïcité, des relations interculturelles et de la radicalisation violente. Elle a aussi été chroniqueuse invitée à l’émission «Experts», de BX1 (ex-Télé-Bruxelles), ainsi qu’aux «Décodeurs», l’ancienne émission dominicale d’actualité de la RTBF. Elle est actuellement rédactrice en chef de la nouvelle chaîne Télé-Palestine dans Investig’Action de Michel Collon.
Dans cette interview, Candice Vanhecke se dit persuadée que le gros problème en Europe, c’est qu’elle est totalement inféodée aux Etats-Unis. Pour elle, «le sens de l’histoire a toujours été du côté de la libération des peuples».
Mohsen Abdelmoumen : Quelle est votre réaction par rapport au bombardement de l’hôpital Al-Ahli à Gaza ?
Candice Vanhecke : Je suis horrifiée. Je crois que n’importe quel être humain ne peut qu’être horrifié du fait qu’on s’attaque à des gens qui sont déjà extrêmement vulnérables, parce que blessés, qu’on s’attaque à des soignants qui travaillent dans des conditions inimaginables du fait de la coupure d’eau, d’électricité et de nourriture. En ciblant un hôpital, on est au-delà du crime de guerre, au-delà des mots, au-delà de tout. C’est vraiment l’horreur, la consternation et surtout la consternation face aux réactions ici en Europe. Dans l’heure qui a suivi le bombardement de cet hôpital, Ursula von der Leyen a directement rejeté la faute sur le Hamas : «La terreur du Hamas est en train d’amener l’horreur sur les Palestiniens». Elle avait tourné quelque chose de ce type dans un tweet. Que dire après ça ? Je suis horrifiée du bombardement et atterrée par la réaction de l’Europe et de nombreux Etats européens.
A propos de cette oligarchie qui dirige l’Occident, comment expliquez-vous le suivisme des dirigeants occidentaux à l’égard d’Israël dans cette folie ?
La propagande israélienne a très bien fonctionné dans les pays occidentaux. On sait qu’il y a un soutien à Israël dès le départ, du fait de la culpabilité en Occident d’avoir commis le génocide des juifs en terre européenne, et on a évacué cette culpabilité en faisant partir les juifs rescapés en Israël. Il faut noter que nos gouvernements de l’époque étaient bien contents, parce qu’il s’agit aussi d’une conséquence du racisme européen, les juifs étant considérés comme les «étrangers de service» durant la Seconde Guerre mondiale. On était très content de faire partir ces étrangers, tous ces gens qui étaient pauvres et qui n’avaient plus rien. Et ce soutien à Israël n’a fait que grandir au fil du temps, grâce aussi à cette propagande israélienne qui a extrêmement bien fonctionné, selon laquelle Israël est la seule démocratie au Moyen Orient, un peu comme si Israël était un petit bout de l’Occident dans cette région. C’est aussi le dernier projet colonial européen qui se maintient au Moyen Orient. Et, donc, il y a cette idée totalement fausse qu’Israël est une démocratie, ce qui évidemment n’est pas le cas quand on est un Etat d’apartheid car il n’y a pas de démocratie en apartheid.
Mais on peut voir dans les médias occidentaux que cette notion de démocratie à propos d’Israël est bien ancrée. On parlait dans les médias occidentaux ces derniers mois que «attention, la démocratie en Israël est en danger !» C’est vraiment une chose qu’il ne faut pas dire aux Palestiniens de Cisjordanie et encore moins aux Palestiniens des territoires de 1948, qui ne bénéficient pas des mêmes droits, n’ont pas les mêmes subventions, n’ont pas accès à des privilèges qu’ont les juifs israéliens. Donc, cette idée de démocratie est à déconstruire et c’est ce qui explique aussi une bonne partie de ce soutien qui perdure et qui maintenant commence à dépasser l’entendement. Je crois que les gens, ici, sont totalement hallucinés de voir le soutien qui perdure à Israël.
Les populations occidentales sont plongées dans la précarité et la misère pendant que leurs dirigeants aident l’Ukraine et Israël. On a vu par exemple que l’administration américaine veut demander 100 milliards d’aide au Congrès pour l’Ukraine et Israël. Ne pensez-vous pas que c’est de la folie d’envoyer de l’argent à une entité sioniste et criminelle plutôt que d’aider sa propre population précarisée ?
Poser la question, c’est y répondre. Mais cette folie ne date même pas des événements actuels en Palestine et Israël. Le gros problème que nous avons en Europe, c’est que nous sommes totalement inféodés aux Etats-Unis. On l’a très bien vu avec le déclenchement de la guerre en Ukraine, déclenchement qui était annoncé, puisque cela faisait huit ans que les Etats-Unis et l’Europe qui se couche devant eux, empêchaient qu’une paix puisse advenir et que les populations du Donbass ne soient plus attaquées par le gouvernement central ukrainien. Et, donc, il y a eu l’intervention de la Russie, qui était contraire au droit international et qui était condamnable, c’est certain, mais qui aurait pu être empêchée. Et, à partir de là, les Etats européens ont totalement suivi les Etats-Unis dans cette idée de fournir des armes à un moment où l’on sortait à peine du Covid-19, où l’on s’était déjà fortement appauvris et où nous avions amplifié nos dettes. On a décidé d’apporter un soutien massif à l’Ukraine, notamment en termes d’armement, et il y a certains pays qui commencent à être en difficulté au niveau de leur propre armement pour soutenir l’Ukraine. Cela avait déjà commencé à ce moment-là et ça se poursuit maintenant avec cet alignement Europe-Etats-Unis qui n’est plus beaucoup remis en question.
L’époque de Charles de Gaulle qui s’opposait à cette idée de l’OTAN et à la toute-puissance des Etats-Unis est très loin. C’est inquiétant. Et depuis deux ou trois ans, on est en train de s’appauvrir de manière beaucoup plus accélérée que par le passé, parce que cela fait un petit moment que l’Europe décline économiquement. Là, l’Europe semble complètement passer à côté du fait que les Etats-Unis, s’ils sont perçus comme un allié géostratégique, sont aussi un concurrent notoire au niveau économique. Quand ils appauvrissent l’Europe, ils font d’une pierre deux coups. L’Europe suit la politique des Etats-Unis, s’appauvrit, perd des parts de marché, a des entreprises qui doivent fermer, etc. En fait, c’est tout bénéfice pour les Etats-Unis. Le problème est vraiment global en Europe, avec la vassalité de nos Etats par rapport à l’empire américain.
Selon vous, pourquoi les dirigeants israéliens sont-ils au-dessus des lois et pourquoi ne sont-ils pas punis pour les crimes qu’ils ont commis ? Où est le Tribunal pénal international ? Que vaut un Palestinien ?
Je crois qu’il y a un racisme qui a imprégné les sociétés occidentales, on l’a vu avec la gestion de la crise humanitaire des réfugiés et des migrants qui sont venus en Europe en provenance d’Afrique. Nous laissons mourir des milliers de gens en mer, on les rabat au large alors qu’ils sont en danger. Il y a une perte de valeur très forte au niveau de la vie humaine, et la propagande israélienne joue là-dessus. Dans nos médias, et c’est quelque chose qui fonctionne à fond, chaque fois que l’on montre des images d’Israéliens, par exemple suite aux attaques du Hamas, on va toujours voir des Blancs qui souffrent. On ne va pas montrer des juifs sépharades. Ce qui permet au phénomène d’identification de fonctionner à fond. Néanmoins, je pense que ce phénomène d’identification est général à l’espèce humaine, on va plus facilement s’identifier à celui qui nous ressemble. En tout cas, c’est ce que l’on peut constater dans nos médias et nos journaux télévisés : on va toujours voir des Israéliens blancs. C’est quelque chose de systématique et un outil de propagande qui permet de toucher aux émotions. Si l’on peut reconnaître sa mère ou son enfant dans des images, on va davantage soutenir et le cerveau est mis en retrait. Non, il y a un oppresseur et un oppressé, un agresseur et un agressé, et il faut remettre les choses dans un contexte plus large, et c’est bien la difficulté. On a maintenant des médias qui nous transmettent des images qui touchent aux émotions. En tout cas, c’est la conséquence d’un racisme fort ancré dans les états d’esprits des Européens qui fait que les Palestiniens semblent avoir moins de valeur.
Je dois cependant un peu tempérer, parce qu’il y a des manifestations de plus en plus importantes dans les différentes capitales européennes et je crois que cela va aller crescendo parce qu’il faut quand même savoir qu’ici, on n’entend jamais parler du fait qu’il y a des victimes palestiniennes quotidiennes. Si mes souvenirs sont bons, juste avant l’attaque du Hamas du 7 octobre, nous étions à 235 Palestiniens tués depuis le début de l’année, dont 44 enfants. Cela signifie en moyenne 1 Palestinien par jour et 1 enfant par semaine. C’est quelque chose dont on n’entend absolument pas parler en Occident. On n’entendra parler des victimes palestiniennes que s’il y a eu des victimes israéliennes, et l’on va alors relater l’histoire à peu près complète, mais les colons ou l’armée qui assassinent presque quotidiennement les Palestiniens, on ne le sait pas. Alors, évidemment, avec cette attaque du 7 octobre, l’opinion publique s’est réveillée en se demandant «pourquoi ?», «pourquoi le Hamas attaque ainsi Israël, c’est un agression gratuite». On n’a pas du tout vu les attaques de Palestiniens à la mosquée Al-Aqsa, etc. Je signale quand même cette position d’une ministre du gouvernement espagnol qui, avant le bombardement de l’hôpital, avait déclaré qu’il fallait traduire Netanyahou devant la Cour pénale internationale pour crimes de guerre. Donc, ça bouge. Il y a aussi la parlementaire belge écolo, Saskia Bricmont, et il y en a d’autres, ce n’est pas la majorité, mais qui parlent du génocide qu’il faut absolument stopper.
Mais le problème, c’est que cela ne va pas être la position d’une Ursula von der Leyen qui n’est pas élue par les citoyens et ne représente pas grand-chose, parce que la Commission européenne – et l’on sait comment fonctionnent les institutions européennes qui ne sont pas démocratiques –, est l’institution qui prend le plus de décisions. Il y a un non-respect de la volonté citoyenne, mais j’ai bon espoir que cela commence à bouger auprès des opinions publiques, sinon c’est à désespérer de l’humanité ici.
On a vu Antony Blinken participer au Conseil de guerre restreint lors de sa visite en Israël. Il l’a pratiquement présidé. Joe Biden aussi qui a affirmé son soutien à Israël, avec notamment la présence de deux porte-avions ? N’est-ce pas une guerre américaine contre le peuple palestinien ?
Je dois d’abord préciser que je ne suis pas analyste géopolitique et mon opinion vaut ce qu’elle vaut, mais je pense que le lobby pro-israélien est très puissant aux Etats-Unis et que c’est cela qui motive en grande partie cette position américaine. Personnellement, je ne suis pas certaine que les Etats-Unis seraient très enthousiastes pour entrer dans une guerre dans cette région. Il y a le front ukrainien et l’on voit dans les sondages que la population américaine est de moins en moins favorable à soutenir économiquement la poursuite de guerre interposée dirigée contre la Russie. Actuellement, le grand ennemi des Etats-Unis est surtout la Chine, et s’ils devaient concentrer leurs efforts, ce serait plutôt de ce côté-là. Je pense que ça ne les arrange pas forcément, mais ils sont dans cette logique de soutien indéfectible à Israël qui pourrait effectivement les entraîner plus loin qu’ils ne le voudraient à un niveau militaire, ce qui serait absolument catastrophique pas seulement pour la région, mais pour le monde.
N’y a-t-il pas une arabophobie en Occident et en Europe ?
Vous le savez bien. Je crois qu’on pouvait parler d’arabophobie avant 2001 et maintenant, on parle d’islamophobie. Avant, le problème, c’était les Arabes ; après 2001, c’est devenu les musulmans, et cela va nous poser un très gros problème, parce qu’on risque d’avoir de nouveau des attentats sur le sol européen. Et c’est l’un des éléments de la propagande israélienne qui fait l’amalgame entre la résistance palestinienne en disant que les groupes de résistance palestinienne sont l’équivalent de Daech. L’amalgame va être très facile et l’on risque de voir encore plus de censure envers tous les soutiens à la cause palestinienne qui risquent d’être assimilés à des soutiens aux terroristes. C’est déjà le cas maintenant, on a eu deux attentats, un en France et un autre à Bruxelles. Les tragédies qui se déroulent en Palestine nous bouleversent tous, et évidemment l’Etat islamique peut s’en servir, mais outre cela, des gens fragiles psychologiquement peuvent faire des horreurs aussi.
Et pourtant Daech et Al-Qaïda, historiquement parlant, sont des créations américaines, de l’aveu même d’Hillary Clinton…
Oui, mais le monstre a échappé à son concepteur. Les Etats-Unis n’ont jamais soutenu les mouvements laïcs en terre arabe, mais bien les mouvements islamistes les plus radicaux. C’est certain. Le problème, c’est que la bête a échappé à son créateur.
Et on a vu aussi Netanyahou visiter un hôpital de campagne dans le Golan où étaient soignés des terroristes d’Al-Nosra, c’est-à-dire Al-Qaïda…
J’aimerais bien revenir sur cette affirmation concernant les «quarante bébés égorgés» qui a été relayée par une journaliste britannique puis par une journaliste de CNN, et qui a même été reprise par Joe Biden en personne. Comment expliquez-vous cette propension au mensonge qui est structurelle dans le monde occidental ?
Je crois que personne n’échappe aux procédés de propagande. L’histoire des quarante bébés décapités, c’est un instrument de propagande qui a bien fonctionné et qui fonctionnera le temps qu’il faut. Cela me fait penser à un tweet qui résume bien les choses, où l’on disait qu’on avait retrouvé les quarante bébés décapités dans des couveuses koweïtiennes, faisant référence à un autre élément de la propagande. Le vrai scandale, ce sont les journalistes qui relaient ce type d’information sans preuves. Il y a ce parti pris que si ça vient d’Israël, c’est la vérité, si les informations relatant les horreurs commises par Tsahal viennent du côté palestinien, ce n’est pas du tout pris de la même manière. Le pire, c’est que nos médias sont plus sensibles à la propagande israélienne et beaucoup moins libres que certains médias comme Haaretz en Israël, qui arrive à avoir un regard plus critique que les médias occidentaux. Il y a des propos qui arrivent à passer, alors qu’ici, ils ne passeraient jamais. Ici, rien que le fait de parler de résistance palestinienne, c’est directement «donc, vous soutenez le terrorisme». Simplement se remettre dans le contexte d’une problématique coloniale et qu’il ne s’agit pas d’une guerre de religion ou autre, c’est un narratif qui ne passe pas ici. C’est un gros problème qu’il va falloir déconstruire et c’est ce à quoi on va s’atteler dès que l’actualité sera un peu moins chaude, avec Télé-Palestine notamment.
Concernant les accusations d’apologie du terrorisme, un joueur de l’équipe nationale algérienne, Youcef Atal, vient d’être suspendu de son club, l’OGC Nice, parce qu’il a soutenu la Palestine…
La France devient totalement folle dans cette histoire. En Belgique, c’est un peu plus mesuré, heureusement, mais la France qui a interdit des manifestations, qui a arrêté et assigné en résidence la représentante du FPLP, Mariam Abudaqa, on a bien compris que le «Je suis Charlie» n’était pas pour tout le monde. Au niveau de la liberté d’expression, on s’assoit dessus allègrement.
Pourquoi, d’après vous, chaque fois que quelqu’un est contre le colonialisme infâme de l’entité sioniste d’Israël, on le traite d’antisémite ?
En Europe, ce qu’on ne réalise pas, c’est qu’il y a encore un flot d’antisémites. Il y a encore des profanations de tombes juives avec des croix gammées qui sont taguées dessus. C’est quelque chose qui existe encore. Et c’est aussi un problème auquel on fait face. Ce n’est pas une histoire qui appartient totalement au passé. On voit dans des mouvements d’extrême-droite en Europe, que ce soit en France, en Belgique ou en Allemagne, il y a encore des gens qui sont de véritables antisémites. Et, donc, la difficulté des antisionistes, c’est d’arriver à se distinguer, parce qu’évidemment, et c’est la propagande israélienne qui a essayé de faire l’amalgame juif = sioniste, et si on s’attaque aux sionistes, alors on s’attaque aux juifs, et on est antisémite. De plus, comme le véritable antisémitisme n’a pas totalement disparu d’Europe, l’amalgame est facile à faire et il est très compliqué de parler de ces sujets.
Vous avez un projet qui s’appelle Télé-Palestine. Pouvez-vous nous en parler ?
Nous avons décidé de lancer cette chaîne parce qu’on trouvait que le traitement de la question palestinienne était déplorable, et ce, bien avant ce qu’il se passe actuellement. On ne pouvait pas en parler librement car on donnait toujours la parole à des pro-Israéliens. On ne savait pas les crimes qui étaient commis quotidiennement contre les Palestiniens et, au-delà de ça, on avait envie de parler de la réalité quotidienne des Palestiniens, de ce qui fait la richesse de ce peuple, sa culture, son patrimoine, parce que cela fait aussi parti de l’entreprise sioniste d’essayer d’effacer la mémoire et de s’approprier la culture et la richesse du patrimoine palestinien. C’est aussi quelque chose à combattre. Mais, avant tout, évidemment, notre objectif était de dénoncer les crimes d’Israël de manière libre, sans censure, parce qu’on ne peut pas, actuellement en Occident, parler librement de ces sujets dans les médias pour les raisons dont on a discuté ici. C’est ça la raison d’être de Télé-Palestine. Nous sommes présents sur YouTube dans la chaîne d’Investig’Action, et sur les réseaux sociaux, et on voit qu’il y a énormément d’intérêt des gens parce qu’en Occident, il n’y a pas vraiment de liberté de parole sur ce sujet. Et encore moins de médias qui s’expriment à ce propos, et nous comptons remplir ce rôle journalistique sérieux, rigoureux, mais consacré à la question palestinienne dans son entièreté.
L’Algérie ne reconnaît pas l’entité sioniste d’Israël. Que pouvez-vous dire à tous les résistants anti-impérialistes et antisionistes en Algérie et à travers le monde ?
Je crois que l’histoire est de notre côté. Chaque entreprise coloniale a toujours été une injustice et on a affaire à la dernière entreprise coloniale européenne, et le sens de l’histoire a toujours été du côté de la libération des peuples. De toute façon, l’Occident est en déclin, nous sommes en train d’entrer dans un monde beaucoup plus multipolaire, donc ça va bouger. Mais j’espère que ça va bouger avant qu’on arrive à un équilibre des forces au niveau mondial. Je n’ai pas le moindre doute que la Palestine sera libre, et plus tôt qu’on ne le pense, parce que nous sommes entrés un cran trop loin dans l’horreur et on ne peut pas accepter ça. Espérons que les Israéliens le comprennent et se décident enfin à une solution à un seul Etat où tous les citoyens de Palestine et d’Israël auront les mêmes droits, parce que s’ils n’acceptent pas cela très vite, on va au-devant de grandes tragédies.
Interview réalisée par Mohsen Abdelmoumen
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