Quand Macron s’inspire de Netanyahou pour punir les «Gazaouis» de France
Par Khider Mesloub – Quatre mois après la révolte des «Gazaouis de France», ces jeunes désœuvrés majoritairement issus de l’immigration, concentrés dans des ghettos où ils sont victimes de ségrégation sociale et spatiale systémique, de contrôle au faciès systématique, d’arrestations arbitraires, de violences policières, le gouvernement Macron vient de présenter un nouveau plan, non pour aider socialement cette jeunesse anomique en perdition, mais pour pouvoir encore la réprimer plus brutalement. Et surtout la famille, les parents des délinquants, dorénavant ciblés par la police et la justice.
Un plan inspiré des méthodes vindicatives répressives israéliennes. En effet, à l’exemple des punitions collectives infligées aux Gazaouis par l’Etat israélien, le gouvernement Macron applique pareillement une politique de châtiment collectif à l’encontre de l’ensemble des membres de la famille de tout jeune délinquant.
Pour rappel, depuis le 9 octobre, Gaza se voit imposer un génocidaire siège complet. Les autorités israéliennes ont coupé l’approvisionnement en eau, en électricité et en gaz, ainsi qu’en nourriture et médicaments, sur fond de bombardements massifs indiscriminés des populations civiles.
Présenté par Elisabeth Borne à la Sorbonne, temple de la connaissance transformé à cette occasion en tribune d’exhibition de la riposte vindicative étatique contre la jeunesse turbulente et remuante, le «plan punitif» se borne à aligner les multiples et divers moyens répressifs mobilisés pour préserver l’ordre établi. Ce plan est donc axé essentiellement sur le volet répressif, le registre punitif. Il a pour objectif d’octroyer davantage de pouvoirs aux forces de répression, d’aggraver les peines pénales encourues par les jeunes désœuvrés des quartiers populaires et par leurs parents. Autrement dit, d’ouvrir un nouveau front de guerre. Mais de guerre de classe que la bourgeoisie française belliciste mène férocement aux plus pauvres.
Pour le gouvernement Macron, la mère des maux des quartiers populaires n’est pas la pauvreté, mais la maman, le papa, c’est-à-dire la famille (les parents) du jeune déscolarisé, une famille jugée coupable de négligence parentale et de laxisme éducatif.
Et comment le gouvernement Macron compte-il remédier au désœuvrement et à la désocialisation des jeunes des quartiers populaires, précipités dans l’engrenage de la délinquance par une société en plein délitement social et naufrage économique ? Une fois de plus, le gouvernement propose un plan fondé, non pas sur l’encadrement socio-éducatif des jeunes, mais sur l’encadrement de l’ensemble de leurs familles par des policiers et des militaires. Pour le régime policier macroniste, la France des banlieues ne souffre pas de crise économique, mais d’une crise de l’autorité.
Enrégimenter les délinquants dans l’armée, astreindre leurs parents à des peines de travaux d’intérêt général, bannir leurs familles pauvres des logements sociaux, telles sont les nouvelles mesures punitives en voie d’adoption par le gouvernement fasciste de Macron.
Déterminé à «élargir» la «palette de sanctions» pour les jeunes délinquants, le mafieux gouvernement Macron a annoncé sa décision d’instaurer plusieurs mesures répressives, notamment le placement de ces derniers, «de manière obligatoire, dans des unités éducatives de la protection judiciaire de la jeunesse», a annoncé Elisabeth Borne. «Dans certains cas, nous pouvons envisager un encadrement de jeunes délinquants par des militaires, qui pourront notamment transmettre des valeurs de discipline et de dépassement de soi», a-t-elle décrété.
Au menu du durcissement des sanctions, le gouvernement spoliateur macronien envisage de multiplier par cinq l’amende pour non-respect du couvre-feu, qui passera de 150 à 750 euros.
Le gouvernement Macron veut également mettre en place d’autres moyens coercitifs à destination de la famille du délinquant. Il compte faire payer les familles pour toute condamnation d’un mineur. Mais également condamner à des peines de travaux d’intérêt général les «parents qui se soustraient à leurs devoirs éducatifs» et infliger «une contribution financière citoyenne et familiale que les mineurs devront payer à des associations de victimes».
Voilà la riposte vindicative et punitive menée par le gouvernement mafieux et belliciste macroniste contre la jeunesse turbulente et déviante, c’est-à-dire les délinquants : bombarder leurs familles à coups de punitions financières, de privation de prestations sociales, les pilonner à coups de multiples sanctions, humiliations, stigmatisations, intimidations.
Le ministre de la Justice n’est pas en reste. Il compte se faire justice. Mener une expéditive et punitive justice de classe. Dupond-Moretti, un ministre mis en examen et bientôt jugé pour prise illégale d’intérêts, curieusement toujours libre et en fonction, envisage l’enfermement des mineurs par tous les moyens, que ce soit en prison ou par d’autres moyens. Le garde des Sceaux a évoqué la création d’une «mesure de placement de jour» auprès de la protection judiciaire de la jeunesse avec obligation de faire un stage ou un travail, ou encore d’une «mesure de placement de nuit». Le ministre a annoncé renforcer les partenariats entre la protection judiciaire de la jeunesse et les militaires, afin que ceux-ci «encadrent les jeunes délinquants et leur transmettent les valeurs de discipline», c’est-à-dire obéissance, docilité et soumission à l’ordre dominant, incarné et représenté par la macronie.
Parmi les autres mesures coercitives et restrictives figure, dans l’arsenal répressif gouvernemental, le bannissement numérique, c’est-à-dire la suspension d’un compte pendant six mois. Un véritable blocus numérique.
Mais également, en guise de punition collective contre les familles pauvres, le bannissement territorial, la déportation résidentielle. En effet, sous couvert de lutter contre la «délinquance» des pauvres, Elisabeth Borne, membre de la mafia bourgeoise gouvernementale, demande aux préfets de ne plus attribuer de logements dans les quartiers prioritaires aux plus précaires. En Palestine occupée, sous couvert de lutte contre le terrorisme, le gouvernement ultrareligieux et fasciste de Netanyahou veut expulser les Gazaouis de leur territoire, les privant définitivement de leurs habitations. En France, sous prétexte de combattre la délinquance des pauvres, la mafia institutionnelle bourgeoise française veut bannir les familles pauvres des villes populaires pourvues de logements prioritaires.
Ce sont les ménages reconnus «DALO», pour «droit au logement opposable», qui ne devront plus se voir attribuer de logements dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), a précisé Matignon. «Punir les ménages prioritaires DALO à cause des émeutes, quel contre-sens abyssal !», s’est insurgé via X (ex-Twitter) le directeur des études de la Fondation Abbé-Pierre, Manuel Domergue. «Cette décision (illégale) leur barrerait l’accès à un tiers du parc HLM», a-t-il précisé. Pour sa part, Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du Droit au logement, estime que «cette mesure entraîne automatiquement une aggravation massive de la crise du logement».
Alors que la France n’a jamais compté depuis au moins 50 ans autant de demandeurs HLM et de sans-abris, le gouvernement Macron décrète que les logements dans les quartiers populaires HLM ne devront plus être attribués aux ménages modestes au nom de l’hypocrite et idéologique concept «mixité sociale».
Selon les directives du gouvernement Macron, les préfets devront également stopper la création de nouvelles places d’hébergement d’urgence, destinées aux personnes sans domicile, dans ces mêmes quartiers.
Comme l’écrit le site Droit au logement : «Le plan de Mme Borne laisse en plan aussi bien les mal-logés, les sans-logis que les habitants des quartiers populaires HLM. Elle nous promet une aggravation rapide de la crise du logement et un renforcement répressif inédit contre les familles les plus vulnérables».
Le gouvernement Macron, au nom de l’hypocrite politique idéologique de la mixité sociale, se met au chevet des quartiers populaires pour mieux les achever. Netanyahou ordonne le transfert de la population gazaouie pour soi-disant l’épargner des bombardements massifs aveugles menés sur Gaza, Macron expulse les familles pauvres des quartiers populaires pour les épargner prétendument de sombrer dans la délinquance. Au final, ces familles vont sombrer et dans l’extrême pauvreté, du fait de l’absence de possibilité de se loger – sans logement pas de travail possible –, et dans la délinquance causée par leur dénuement.
Autrement dit, par la volonté discrétionnaire et discriminatoire gouvernementale, les familles pauvres, devenues indésirables dans certains territoires perdus de la République en perdition, iront camper sous les ponts et vivront de larcins.
Ainsi, nous assistons à la gazaouisation de la société française, en particulier de sa frange populaire pauvre, victime de répressions policières, de relégation sociale, de paupérisation, de punitions collectives. Victime d’une guerre de classe que lui livre la bourgeoisie psychopathique et sadique française.
La France de Macron s’aligne non seulement sur la politique militariste génocidaire de l’Etat nazi d’Israël, mais adopte sa gestion sécuritaire répressive et privative menée contre les Palestiniens.
K. M.
Comment (50)