L’Israélien Michel Warschawski : «Je vois en France des débats minables !»
Par Houari A. – De plus en plus de voix s’élèvent contre le niveau dramatiquement bas auquel sont arrivés les responsables politiques et les médias occidentaux, au premier rang desquels ceux de France. «Je vois en Occident, notamment en France, des débats minables, qui ne sont pas à la hauteur de l’extrême gravité du moment. Au lieu d’utiliser tous leurs leviers pour imposer un cessez-le-feu immédiat, de nombreux dirigeants politiques préfèrent prêter allégeance à Israël. Ils sont sous les yeux du monde entier les complices d’un crime contre l’humanité», s’est indigné l’écrivain et journaliste israélien Michel Warschawski, dans un entretien à Mediapart.
Ce militant israélien de gauche estime que le régime de Tel-Aviv a dépassé les crimes de guerre. «Nous sommes face à un crime contre l’humanité à Gaza», a-t-il affirmé, en appelant la Cour pénale internationale à «s’en saisir». «Je refuse la symétrie entre les deux parties. Il y a un occupant et un occupé. Même si l’occupé peut utiliser des méthodes intolérables qu’il faut dénoncer. N’oublions jamais : Israël est l’occupant, il a les clés de la solution. Les Palestiniens sont poussés à bout, par le désespoir, mais aussi par un sentiment de dignité : puisqu’on doit crever, crevons en nous battant pour notre terre», a expliqué le président du Centre d’information alternative de Jérusalem.
«Cette idée selon laquelle nous aurions gardé beaucoup trop de Palestiniens sur notre territoire obsède notre gouvernement. C’est dans la continuité de la loi fondamentale qui a été votée il y a deux ans : Israël comme peuple-nation, comme Etat-nation du peuple juif. Il s’agit non seulement de ne plus reconnaître les droits nationaux palestiniens, mais aussi de s’en débarrasser le plus vite possible. C’est terrifiant», s’est alarmé l’ancien président de la Ligue communiste révolutionnaire marxiste israélienne, convaincu qu’«on ne peut pas mettre deux millions de personnes dans une cocotte-minute à Gaza et ne pas comprendre que ça va exploser tôt ou tard».
«Deux millions de personnes sont enfermées dans un minuscule territoire et soumises à un blocus depuis plus d’une décennie», a-t-il rappelé, en soulignant que «ces deux millions de personnes ont des droits, à commencer par le droit d’exister, de respirer». «Israël les soumet désormais à un siège complet en représailles, leur coupe l’eau, la nourriture, les médicaments, l’électricité, Internet, les télécommunications. Sa riposte est inacceptable», s’est-il scandalisé.
H. A.
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