Remplacement du français par l’anglais : quand Macron donne raison à Tebboune
Par Kamel M. – Le président du CERMF, le Centre d’étude et de réflexion sur le monde francophone, Ilyes Zouari, constate une politique d’abandon du français en France même. «La France de ces dernières années, gouvernée par des européistes et des atlantistes depuis l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy en 2007, se livre à une intense politique d’éradication de la langue française en France et dans les institutions internationales, et encore plus depuis l’accession aux plus hautes responsabilités d’Emmanuel Macron», fait remarquer ce chercheur. «Du jamais vu dans l’histoire du vaste monde francophone», relève-t-il, en qualifiant ce renoncement de «mépris».
Un mépris, explique Ilyes Zouari, qui «démontre l’incontestable politique d’affaiblissement de la langue française et d’anglicisation de la France, menée tambour battant par les autorités françaises, et entrant dans le cadre d’une vaste politique visant notamment à dévaloriser la France aux yeux de la population française». «Une politique ayant pour but de faire accepter à la population française le maintien du pays au sein de l’Union européenne et de l’alliance Atlantique, l’OTAN, que la France avait pleinement réintégrée à l’époque du président Sarkozy, qui avait ainsi effacé l’héritage du général de Gaulle, dont les défenseurs ont été écartés des plus hautes responsabilités et du corps diplomatique», fait constater le président du CERMF.
«Cette hostilité politico-médiatique [française] à l’égard de la francophonie se manifeste également à travers la répartition des aides publiques françaises au développement, qui ne bénéficient que marginalement au monde francophone, et ce, au profit des pays d’Europe de l’Est membres de l’Union européenne, qui récoltent constamment la part du lion», fait savoir ce défenseur acharné de la langue de Molière. «En effet, et à partir des dernières données disponibles, développe-t-il, la part du monde francophone n’a été que de 15,4% du total des aides françaises au développement versées en 2021, contre non moins de 43,3%, presque intégralement destinés aux 13 petits pays d’Europe de l’Est et orientale, qui ne totalisent que 114 millions d’habitants, soit quatre fois moins que l’ensemble des 27 pays francophones du Sud, [avec] près de 450 millions début de 2021».
«L’actualité internationale récente nous démontre une nouvelle fois les conséquences de cette anglicisation planifiée de la France, qui s’accompagne d’un alignement de plus en plus aveugle sur les positions américaines et européennes, dans un monde pourtant redevenu multipolaire, et en rupture totale avec la tradition gaulliste qui fit de la France une nation souveraine, respectée et admirée dans le monde entier», rappelle l’auteur de l’étude. «Ainsi, et lors de ses différentes interventions après le déclenchent de l’offensive palestinienne contre Israël, le président Emmanuel Macon a toujours refusé de condamner l’occupation israélienne de la Palestine, préférant plutôt marteler sans cesse le droit d’Israël à se défendre, droit qui ne semble pas être accordé au peuple palestinien», note-t-il.
Pour rappel, l’Algérie a décidé d’introduire la langue anglaise dans le système éducatif dès le niveau primaire, pour remplacer le français à terme. Une décision accueillie en France par une série d’articles et d’émissions dans lesquels les intervenants s’accordent à considérer le choix fait par les autorités algériennes de se tourner vers la langue de Shakespeare comme une «politique hostile à la France». Une réaction aggravée par l’interdiction par le ministère de l’Education nationale de l’enseignement du programme français dans les écoles privées.
Le rapport accablant du président du Centre d’étude et de réflexion sur le monde francophone donnera-t-il lieu aux mêmes cris d’orfraie sur les plateaux télé et dans les colonnes des journaux français, dont on découvre l’absolue infamie dans la manière de couvrir les événements tragiques qui endeuillent les populations palestiniennes assiégées, affamées et massacrées à Gaza.
K. M.
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