Comment le livre de l’ennemi de l’Algérie Eric Zemmour s’est-il retrouvé au SILA ?
Par Houari A. – Des visiteurs du Salon international du livre d’Alger (SILA) n’en reviennent pas. Stupéfaits, ils nous ont informés de la présence du livre de l’ennemi déclaré et acharné de l’Algérie, Eric Zemmour, au stand C21, pavillon Concorde, occupé par un éditeur français, à la SAFEX. Les autorités ont-elles autorisé l’importation de l’ouvrage, Je n’ai pas dit mon dernier mot, de ce soutien inconditionnel à Israël ou a-t-il été glissé subrepticement au milieu d’autres et a échappé à la vigilance des institutions en charge du contrôle des publications admises à ce rendez-vous éditorial annuel ?
La présence d’une production de ce xénophobe est d’autant plus inappropriée que la France, son pays, censure à tout-va les voix qui dénoncent les crimes contre l’humanité commis par l’entité sioniste à Gaza, allant jusqu’à condamner à la prison et à de fortes amendes toute personne qui manifeste son soutien au peuple palestinien martyr, sans compter les sanctions et le lynchage médiatique, comme l’ont appris à leurs dépens les joueurs d’origine algérienne Karim Benzema et Youcef Atal.
Durant sa campagne électorale pour la présidentielle française, d’où il est sorti la queue entre les jambes, avec un squelettique 7% de voix, le candidat malheureux à l’Elysée répétait à tue-tête que s’il était élu et que l’Algérie refusait de coopérer dans le plan d’extradition des ressortissants algériens qu’il comptait accélérer et amplifier, le président algérien serait interdit d’accès au territoire français. Une décision qui faisait rire sous cape sur les plateaux des chaînes françaises. L’ancien chroniqueur, qui s’est lancé dans la politique en briguant la fonction suprême sans être jamais passé par les élections locales ou législatives, avait annoncé d’autres mesures pour forcer l’Algérie à accepter ses citoyens en situation irrégulière.
Eric Zemmour comptait stopper les visas et arrêter les fonds d’aide et les investissements, particulièrement en Algérie, au cas où ses desideratas n’étaient pas exhaussés par les autorités algériennes. «Attitude ridicule d’un novice en politique qui lance des cris d’orfraie et tire une rafale de menaces dans le tas, sans même en connaître les conséquences désastreuses sur la France», commentait une source qui voyait dans la sortie fantasque d’Eric Zemmour la preuve du niveau bas jamais atteint des prétendants au bureau occupé jadis par De Gaule et Chirac. «Zemmour a répété ses engagements, toujours les mêmes, envers une minorité de Français qui constitueront le socle de son électorat et qui ne dépasseront pas les 5 ou 6% à l’arrivée», assuraient nos sources, qui avaient vu juste.
H. A.
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