Ukraine et Gaza : les soubresauts de l’agonie du capitalisme occidental
Une contribution de Saadeddine Kouidri – La poursuite de l’opération militaire de la Russie contre la direction fasciste et otanienne en Ukraine, inscrit le capitalisme du camp occidental dans l’échec. Quant à Gaza, elle est le nième signal de la fin d’un système politique de cinq cent ans, qui prend l’allure et le bruissement d’un monstre préhistorique.
Le capital accouchait de sa civilisation inhumaine en 1830, quand la bourgeoisie s’empare du pouvoir politique en France et en Angleterre. Dès lors, la lutte des classes revêt des formes de plus en plus accusées, de plus en plus menaçantes. Elle sonne le glas de l’économie bourgeoise, affirme Karl Marx, car la bourgeoisie voyait dans l’ordre capitaliste non pas une phase transitoire du progrès historique, mais sa forme absolue et définitive.
L’enjeu, aujourd’hui, est de se libérer de ce processus qui nous mène, comme on le constate, depuis presque deux siècles vers des monstruosités. Nous sommes témoins de ces pilotes israéliens, élèves des grandes écoles, qui bombardent des enfants, des femmes, des hôpitaux de Gaza. Quelle est cette éducation qui empêche de brillants élèves d’être conscients, si ce n’est l’endoctrinement ?
Le risque majeur, dans ce cas, n’est pas une guerre mondiale, mais le maintien d’un tel système politique, dont l’éducation encourage le génocide et dont le processus échappe à l’homme normal, depuis des lustres. Dans une telle circonstance, ces monstres retournent dans leurs tanières en se protégeant de leur Torah.
Ce qui nous apparaît comme une manipulation des religions est, en fait, dans leur nature d’enfant du système du capitalisme occidental. Il est évangéliste aux Etats-Unis, juif en Israël, musulman dans les royaumes arabes.
La tenniswoman tunisienne Ons Jabeur s’est montré bouleversée après sa victoire aux Masters WTA de Cancùn en déclarant : «Je ne peux pas être heureuse de cette victoire avec ce qui se passe. Je suis désolée, on est là pour le tennis, mais c’est frustrant. Ce n’est pas un message politique, juste de l’humanité. Je veux la paix dans le monde, c’est tout.» Tout en promettant une partie de ses gains de championne du monde pour aider les Palestiniens.
Oui, sauf qu’on sait de mieux en mieux qu’il n’y aura pas de paix avec un aussi vieux système politique qui, en plus, a encore l’ambition de continuer à assujettir les peuples.
Quand le ministre israélien traite les Palestiniens d’«animaux», pourquoi son collègue au gouvernement se priverait-il de l’intention de larguer une bombe atomique sur la bande de Gaza ? Il faut rappeler qu’avant d’exterminer une tribu ou tout un peuple dans le monde colonial, leurs ancêtres les qualifiaient d’indigènes, des sous-hommes pour qu’aux yeux de leurs électeurs, ils puissent accomplir leurs génocides en tant qu’hommes «civilisés» et «démocrates».
Les bombes sur Hiroshima et Nagasaki n’étaient-elles pas inscrites dans le projet de la lutte contre le communisme et non pas pour arrêter la guerre, comme ils le disent à leurs électeurs, puisque le Japon était vaincu dans le Pacifique ? Les deux premières bombes atomiques tuant des dizaines de milliers de japonais innocents en moins de temps de le dire, s’inscrivent dans la lutte contre l’ex-URSS, en tant que bastion de l’anti-impérialisme, à l’instar de la Russie qui, par une offensive préventive, a entamé seule la lutte en Ukraine fasciste contre tout l’Occident capitaliste, pour rendre possible un monde multipolaire
Le nouveau monde est issu obligatoirement de l’ancien. L’ancien est toujours aux mains des maîtres qui asservissaient les peuples et, aujourd’hui, nous nous demandons si, en Israël et en Ukraine, on n’entend pas les soubresauts de l’agonie de leur système, le capitalisme occidental et ses valets, les royaumes marocain, jordanien et saoudien.
Nous nous rappelons quand le président Tebboune, à Moscou, s’était proposé comme intermédiaire dans le conflit russo-ukrainien. Cette initiative n’a pas abouti, contrairement à son appel à saisir la CPI, contre Israël. Un baroud d’honneur car Israël ne reconnaît pas cette instance.
Qu’importe, nous retiendrons que c’est un devoir de lancer un tel appel. Sauf qu’il ne faut jamais oublier qu’une balle tirée sur le colon et son armée pèse son pesant d’or.
La majorité des pays qui siègent à l’ONU n’arrivent pas à imposer un cessez-le-feu ou ne serait-ce qu’une trêve, pour pouvoir soigner les enfants et leurs mamans, car Netanyahou veut recoloniser Gaza avec zéro Palestiniens.
Son armée tue, ses colons tuent et, à défaut, tout ce beau monde neutralise les modèles de courage. Tsahal vient d’arrêter Ahed Tamimi en Cisjordanie occupée. Cette jeune fille de 23 ans avait déjà été arrêtée, cinq ans auparavant, jugée le 13 février 2018 et emprisonnée pendant huit mois, pour avoir giflé un soldat qui malmenait sa mère et ses frères.
L’appel du Président ouvre un espoir, mais qui peut croire encore à la crédibilité d’une instance internationale ? Sauf si, pour ne pas perdre pied, les maîtres du monde doivent ménager leurs électeurs, qui sont de plus en plus nombreux à être sensibles aux malheurs que subit le peuple palestinien depuis un siècle, par la colonisation israélienne, avec l’aide de leurs propres élus. Ces derniers s’apercevront-ils à temps que le gouvernement israélien a perdu la main au bénéfice des colons ? Les colons israéliens semblent avoir réussi là où les colons pieds-noirs français d’Algérie et leur OAS en 1962 avaient échoué, face à leur maître de l’Elysée qui était Charles de Gaulle, adossé à la Révolution algérienne pour sauver Paris de la gangrène.
Si l’espoir fait vivre, il est dans la résistance, dans ce combattant, dans cette fidaï qui terrorise l’Etat colonialiste d’Israël, comme au 7 octobre à Gaza, jusqu’à la victoire.
S. K.
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