Gesticulations israéliennes après l’appel de Tebboune à porter plainte à la CPI
Par Houari A. – La sortie saugrenue d’un énigmatique collectif de juifs sépharades israéliens originaires du Maroc, qui affirment envisager de recourir aux juridictions internationales pour réclamer la restitution de «leurs» biens en Algérie, résonne comme une réaction du régime de Tel-Aviv à l’appel lancé par le président Tebboune à saisir la Cour pénale internationale (CPI), pour les crimes contre l’humanité qu’Israël commet à Gaza. Le timing n’est pas fortuit et tout porte à croire que cette action est une riposte à l’initiative algérienne qui a eu un écho favorable dans plusieurs capitales du monde. Des avocats se sont constitués pour déposer une plainte à La Haye, parmi lesquels des juristes algériens, et une délégation, vraisemblablement conduite par Maître Gilles Devers, avocat au Barreau de Lyon, en France, s’apprête à se rendre aux Pays-Bas pour y rencontrer le procureur.
Israël a déjà cité l’Algérie parmi les pays où les anciens pieds-noirs de confession juive détiendraient des biens dont ils affirment qu’ils leur reviendraient de droit. Le ministère israélien des Affaires étrangères avait préparé un projet de loi soumis à la Knesset en 2012, appelant plusieurs Etats arabes, dont l’Algérie à l’époque, à verser des «dédommagements». Quatre années plus tard, soit en 2016, le défunt président Abdelaziz Bouteflika répliquait que l’Algérie avait pris des mesures légitimes en vue d’intégrer au domaine de l’Etat les biens individuels et collectifs demeurés vacants au lendemain de l’indépendance.
«Cette démarche a une relation avec ce que fit le colonisateur, au cours des années 1940, des biens des populations de notre pays, elle a induit une mesure irréversible qui fait désormais partie intégrante de notre législation contemporaine», avait souligné l’ancien chef de l’Etat dans un message à l’occasion du 54e anniversaire de l’Indépendance. «Le primat de la souveraineté nationale a été rapidement concrétisé à travers des décisions historiques successives, décrétées au sujet des terres agricoles, des ressources minières et du système financier local, en même temps qu’il a été graduellement mis fin à toute présence militaire étrangère à travers le pays», avait-il tranché.
Dans leur présentation du projet de plainte qu’ils comptent déposer contre l’Algérie, ces Israéliens d’origine marocaine ont remonté l’histoire jusqu’à la période ottomane pour justifier ce qu’ils considèrent être une «spoliation de [leurs] biens». Drôle de complainte de citoyens d’un Etat voyou qui massacre les populations palestiniennes, dont ils occupent le territoire illégalement. Leur plan, clairement ourdi par les services secrets israéliens et marocains, est une tentative qui n’a résolument pas de suite.
H. A.
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