Gilles Devers : «Ceux qui ont soutenu le boucher de Gaza le payeront très cher !»
Par Kamel M. – «Sur le génocide [à Gaza], je ne donne pas mon point de vue, je ne donne pas ma théorie, je pars de ce qui est jugé, c’est-à-dire la jurisprudence», a expliqué Gilles Devers. «J’ai rappelé dans la plainte déposée à la Cour pénale internationale (CPI) que pour [le massacre de] Srebrenica, qui a été jugé comme génocide, il y a avait 8 600 morts et, actuellement, on est à 12 000 Palestiniens [le nombre est passé à plus de 14 000 depuis l’interview, ndlr], donc on est complètement dans la jurisprudence et ils [les soutiens occidentaux d’Israël, ndlr] payeront très cher d’avoir vendu toute leur théorie sur les droits de l’Homme pour aller soutenir un boucher sanguinaire qui fonde toute sa théorie sur le mensonge et la négation du peuple palestinien».
L’avocat français, interviewé par l’agence turque Anadolu, a précisé qu’en janvier 2015, le président palestinien, Mahmoud Abbas, «a ratifié le traité qui fonde la CPI, c’était difficile parce qu’il n’y avait absolument aucun soutien, au contraire, il y avait une véritable hostilité, surtout dans le clan occidental et dans ce qui était extérieur, c’est-à-dire, comme toujours, les Etats-Unis et Israël qui ne participent pas à la cour». «Combien y a-t-il de juridictions internationales qui ont dit que la Palestine est un Etat ?» a-t-il interrogé. Et de répondre : «Il y en a une seule, donc c’est le seul endroit dans le monde où un Palestinien est considéré à l’égal des autres.»
«Maintenant, on est passés à autre chose, ce n’est plus simplement de crimes de guerre, cet autre chose, c’est de vouloir détruire la société palestinienne en lui disant tu ne seras jamais chez toi ici. C’est là qu’on fait l’analyse sur le génocide», a souligné Maître Gilles Devers dont la plainte déposée à La Haye a recueilli plus de 600 signatures de juristes du monde entier. «On reçoit beaucoup d’appels de la part d’avocats, mais également d’associations et beaucoup de particuliers qui demandent à nous aider», a-t-il fait savoir, à ce propos.
«Avec cette plainte, on [leur] dit, en tant que professionnels du droit, on sait que c’est un génocide et on vous le dit. Vous, vous dites l’inverse, on a rendez-vous plus tard, c’est vous qui avez le pouvoir, peut-être, mais nous, nous disons la vérité», a dit l’avocat, en affirmant que les plaignants allaient compléter leur requête en versant les dossiers des victimes.
«Quand l’armée israélienne utilise du phosphore blanc, c’est pour brûler des Palestiniens, voilà un crime de guerre», a-t-il encore soutenu.
K. M.
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