Vers la création d’un ministère délégué chargé des affaires africaines ?
Par Kamel M. – Ce ne serait qu’une question de temps, si l’on en croit des sources généralement bien informées, qui ont indiqué à Algeriepatriotique que la décision de créer un ministère délégué aux Affaires africaines a été prise et qu’il ne reste que son officialisation par le président de la République. Le nom de l’actuel ambassadeur d’Algérie en Tunisie pour présider aux destinées de ce nouveau département revient avec insistance. Ce spécialiste du Sahel serait, nous affirme-t-on, le mieux qualifié pour occuper ce poste. Azzouz Baallal serait remplacé à Tunis par l’ancien ambassadeur d’Algérie à Washington, Madjid Bouguerra.
Si, pour le moment, ces informations sont à prendre avec des pincettes, tant elles sont encore au stade de la rumeur et qu’aucune source officielle ne l’a confirmée, il n’en demeure pas moins que l’orientation africaine de la politique étrangère du président Tebboune laisse à penser qu’une telle éventualité est plus que plausible. En effet, le chef de l’Etat et le ministre des Affaires étrangères n’ont eu de cesse de rappeler la profondeur africaine de l’Algérie. Dans ses discours, Abdelmadjid Tebboune insiste sur la nécessité de se tourner vers l’Afrique en encourageant les industriels nationaux à y investir en masse, en ordonnant l’ouverture de banques algériennes dans les capitales africaines et en augmentant le nombre de dessertes aériennes vers les pays africains.
C’est dans ce sens que le chef de la diplomatie a souligné «l’engagement total de l’Algérie envers sa profondeur africaine et la poursuite de ses efforts pour une Afrique unie, sûre et stable». Une Afrique au progrès et à l’affranchissement desquels l’Algérie appelle de tous ses vœux, en œuvrant à porter sa voix au Conseil de sécurité de l’ONU où elle siègera en tant que membre non permanent à dater de janvier prochain. L’Algérie s’emploiera à réparer une injustice en plaidant pour une présence plus importante du continent africain au sein de cette instance onusienne à la réforme de laquelle le président Tebboune a, d’un ton ferme, réitéré l’impérative nécessité, du fait de son immobilisme face aux crimes commis par Israël à Gaza.
L’Algérie compte ainsi revenir à l’époque où elle agissait comme la locomotive du continent, «accueillant les mouvements de libération africains sans distinction et marquant sa présence dans toutes les haltes de l’action africaine commune sans exception», comme l’a souligné Ahmed Attaf, qui a ajouté que l’Algérie «demeure engagée, en tant que partie prenante active, dans les efforts visant à remporter les enjeux du développement économique et à relever les défis de la paix, de la sécurité et de la stabilité au niveau continental en général et dans son voisinage régional en particulier».
«L’Algérie poursuivra ses efforts visant à renforcer son rôle de pôle d’interaction et de coopération entre les pays et les peuples africains, étant chef de file de cet effort collectif pour une Afrique intégrée, unie, sûre, stable et prospère, sur le double plan social et économique», a encore affirmé le ministre des Affaires étrangères.
Une action aussi complexe, qui demande des efforts soutenus et s’inscrit dans la durée, nécessite qu’un ministère délégué lui soit dédié.
K. M.
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